Violence dans les écoles nord-côtières ǀ La pandémie, un point tournant

Par Marie-Eve Poulin 5:01 AM - 10 janvier 2024
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La violence dans les écoles est en hausse depuis la pandémie. Photo iStock

Les cas de comportements violents sont définitivement en hausse dans les écoles de la Côte-Nord, selon les Centres de services scolaires (CSS) de la Côte-Nord. La pandémie serait le point tournant, en raison du manque de socialisation occasionné chez les jeunes. 

Richard Poirier, directeur du CSS du Fer et Nadine Desrosiers, directrice du CSS de l’Estuaire, ont tous deux constatés une hausse des comportements violents ou problématiques. L’augmentation est similaire à ce qu’on observe ailleurs en province. 

Les directions des Centres de services scolaires rapportent toutes deux que la pandémie a tout changé. 

« Depuis la pandémie, une hausse est observée dans l’ensemble des sphères de la société », généralise Richard Poirier.

Nadine Desrosiers soulève un élément.

« Pendant la pandémie, les petits du préscolaire et du premier cycle ont été privés d’occasions de socialisation, ce qui entraîne parfois des lacunes au niveau des comportements attendus en groupe », rapporte-t-elle. 

M. Poirier et Mme Desrosiers expliquent que des programmes de prévention sont mis en place dans les écoles, dans le but de favoriser les habiletés sociales. 

« L’école est une mini société et ça fait partie de notre rôle d’enseigner les comportements attendus et de favoriser la socialisation », dit Mme Desrosiers. « Mais l’école ne peut tout faire seule et il est important de travailler tous dans le même sens, dans le cadre de cette responsabilité collective. »

Moyens mis en place

Pour contrer le phénomène, chaque établissement dispose d’un plan de lutte contre la violence et l’intimidation, en plus de codes de vie (règlements de l’école). L’objectif est de favoriser des milieux éducatifs plus propices aux apprentissages.

Dans les écoles du CSS de l’Estuaire, une équipe multidisciplinaire a été créée pour mieux accompagner les équipes-écoles, les outiller et trouver des solutions à des problématiques souvent comportementales. 

Les élèves qui dérogent au code de vie, reçoivent des conséquences qui varient en fonction de plusieurs paramètres tels la gravité, la fréquence, les particularités, etc. Elles sont donc gérées au cas par cas et adaptées aux besoins des élèves et des milieux. 

« Les conséquences peuvent aller jusqu’à des suspensions, parfois à l’interne accompagnées d’intervenants pour corriger la situation, parfois à l’externe nécessitant la mobilisation des parents », illustre Mme Desrosiers. 

Des stratégies plus ciblées sont aussi mises en place. Du côté de l’école Marie-Immaculée, la directrice, Marie-Claude Michaud, affirme que le début de l’année était « houleux ». Elle a donc pris les choses en main. Par exemple, une troisième classe de première année a été créée pour diviser les deux classes. Les trois groupes ont été répartis équitablement et depuis, « tout va à merveille ». 

« Le passage entre la maternelle et la première année est une grosse marche qu’il ne faut pas sous-estimer », dit la directrice. 

Dans les écoles secondaires Jean-du-Nord et Manikoutai, la surveillance a été renforcée par l’ajout de surveillants d’élèves et de techniciennes en travail social. Un policier intervenant en milieu scolaire est aussi présent dans les écoles, pour faire de la prévention et des interventions. 

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