Un “miraculé” du Collège des Hauts-Sommets témoigne

Par Emelie Bernier 3:29 PM - 13 février 2024
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WIlliam Harvey entouré du directeur du Collège des Hauts Sommets Marc Charbonneau et de son tuteur Ugo Fournier lors de la collation des grades.

« Le collège des Hauts Sommets a changé ma vie!»-William Harvey

L’adolescence de William Harvey, natif des Éboulements, n’a pas été un long fleuve tranquille. Nous ne rentrerons pas dans les détails, mais disons que l’école et lui n’ont jamais fait très bon ménage… Ajoutez à cela quelques défis personnels et vous comprendrez que la réussite était loin d’être acquise.  Si aujourd’hui, le jeune homme peut brandir avec fierté son diplôme d’études secondaires, c’est grâce à une école bien spéciale nichée dans la forêt de Saint-Tite-des-Caps. Une école aujourd’hui menacée de fermeture.

« Le collège des Hauts-Sommets a changé ma vie », lance d’emblée William que la nouvelle des difficultés de son alma mater chagrine.  « L’équipe de professeurs m’a donné le goût d’apprendre. Le sentiment d’appartenance que j’ai ressenti au collège a littéralement sauvé mes études. Sans le travail et l’engagement exceptionnel de mes professeurs, je n’aurais jamais eu le courage de terminer mes études », lance-t-il d’emblée.

Il ne garde que de bons souvenirs de son séjour « avec nuitées » au collège où les élèves sont pensionnaires. « Les résidences scolaires ont été une expérience unique et m’ont permis de me faire des amis de mon âge. Vivre avec mes amis à l’école, je ne pensais jamais que j’aimerais autant l’expérience, mais il y a un vrai esprit de communauté qui se développe là-bas. »

Dédié aux élèves qui ne trouvent pas nécessairement leur place dans le système régulier, le Collège des Hauts-Sommets ne compte qu’une centaine d’étudiants, soit une classe pour chacun des niveaux, de secondaire 1 à 5. Dans chaque classe, un professeur et un éducateur se partagent les tâches. L’un enseigne, tandis que l’autre fait les autres tâches comme la discipline, la gestion de conflits, l’écoute active…

« Les éducateurs qui sont présent en classe font un travail remarquable. Ils sont très à l’écoute de nos problèmes et font tout pour s’assurer qu’on soit bien et heureux. Tout comme le reste de l’équipe école d’ailleurs!  Les profs peuvent focaliser sur la matière et les apprentissages ne sont pas hypothéqués. »

William ne tarit pas d’éloges envers le personnel. « Ce sont des gens extrêmement dévoués à la réussite du parcours scolaire de chaque élève. Monsieur Charbonneau, le directeur, est également un homme très compétent. Sans son aide précieuse, je n’aurais pas été en mesure d’assurer mon avenir scolaire. C’est quelqu’un d’extrêmement bon qui réussit à voir le potentiel de chacun de ces élèves et à s’assurer que ces derniers aillent toujours plus haut! » évoque-t-il.

Il a encore la gorge nouée lorsqu’il évoque sa collation des grades. « Sans eux, je n’aurai pas mon diplôme de secondaire 5 en main. Ces gens-là m’ont poussé a devenir la meilleure version de moi-même… J’en ai connu plusieurs des écoles et celle-là, elle est spéciale, nécessaire. »

Chaque élève peut aussi compter sur le support et l’écoute d’un tuteur, avec qui la plupart développe un lien précieux. « Les tuteurs prennent toujours le temps de faire un suivi personnalisé avec chacun des élèves qui leurs sont attitrés. Et si jamais  nous avons un problème, le tuteur est toujours à l’écoute et disponible pour nous accompagner là-dedans. Je ne me suis jamais senti jugé par le personnel scolaire. Aussitôt que j’avais un problème, peu importe la nature de ce dernier, j’ai toujours senti que ma voix était entendue et qu’ensemble, on se mettait rapidement en mode solution. »

Et ici, les élèves n’ont pas à répéter ad nauseam leur histoire. « Les intervenants et les enseignants se tiennent tous très au courant de nos situations. Ils nous connaissent! C’est un endroit où chaque élève a un visage, une histoire. Ça facilite beaucoup le suivi et le développement de relations de confiance », renchérit William.

Miné par des difficultés financières, l’avenir du collège est moins que certain. Cette nouvelle bouleverse le jeune homme qui n’en garde que de bons souvenirs. «Ils m’ont pris en charge et ne m’ont pas lâché. La manière qu’ils enseignent, que tu es entouré, c’est réconfortant!  Toute l’équipe te donne un sentiment de sécurité et  de bien-être. Ils m’ont fait aimé l’école, et ça, c’est un miracle ! »

Il n’a pas hésité une seconde à témoigner à visage découvert. « Il faut que le monde comprenne que cette école-là réussit où le système échoue. J’en suis la preuve vivante!», lance le jeune homme qui débutera bientôt une formation professionnelle en photographie et souhaite également devenir infographiste.

Un modèle à suivre…

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