Règlement sur l’eau potable des Premières Nations : Pessamit aura sa part du gâteau

Par Johannie Gaudreault 7:00 AM - 20 février 2024
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Pessamit a dû composer avec un avis d’ébullition qui a duré trois ans. Photo Pixabay

La qualité médiocre de l’eau potable dans les communautés autochtones n’est plus un secret. Un demi-million de dollars, c’est ce que recevra Pessamit pour compenser les trois années à faire bouillir son eau, faute d’investissements du Canada. 

L’entente pour régler les recours collectifs relatifs à l’eau potable dans les communautés autochtones a donné lieu au Règlement sur l’eau potable des Premières Nations en décembre 2021.

Celui-ci prévoit « une indemnisation pour les personnes et les Premières Nations visées par un avis concernant la qualité de l’eau potable qui a duré au moins un an entre le 20 novembre 1995 et le 20 juin 2021 », explique la porte-parole du recours collectif, Deborah Perne. 

Il comprend également des engagements à financer la construction, l’exploitation et l’entretien de l’infrastructure afin de fournir aux Premières Nations et aux membres individuels du recours collectif un accès régulier à de l’eau potable salubre dans leurs foyers.   

Au cours de la période visée par le règlement, la communauté de Pessamit a reçu un avis d’ébullition de l’eau du 16 août 2009 au 24 août 2012, ce qui fait d’elle l’une des quatre Premières Nations touchées et admissibles à une indemnisation au Québec.

En date du 31 janvier 2024, plus de 140 000 demandes ont été soumises au total, représentant un taux de soumission élevé de 88 % basé sur le nombre estimé de membres du groupe, selon les données transmises par la responsable médiatique. 

« Pour des raisons de confidentialité, nous ne pouvons pas fournir d’informations sur les demandes d’indemnisation spécifiques aux résidents des Conseils des Innus de Pessamit », ajoute Deborah Perne. 

Montants à recevoir

En ce qui concerne l’indemnisation, le montant que les particuliers des Premières Nations admissibles peuvent recevoir varie entre 1 300 $ et 2 000 $ par an.

Celui-ci change « en fonction du type d’avis concernant la qualité de l’eau potable que la personne a subi, de l’éloignement de sa communauté, du nombre d’années pendant lesquelles elle a vécu dans la communauté et de l’année de sa naissance », explique la porte-parole. 

« Des indemnisations supplémentaires sont également prévues pour les membres individuels du groupe qui ont subi des préjudices déterminés », poursuit-elle.

Plus les membres demanderont de compensations, plus Pessamit recevra d’argent. À son 500 000 $ de départ s’ajoutera la moitié de ce qui sera versé à ses résidents.

Le temps presse pour soumettre une demande d’indemnisation. La date limite est fixée au 7 mars à 23 h 59. 

« Nous encourageons les personnes admissibles à soumettre une demande d’indemnisation afin qu’elles puissent être indemnisées pour les préjudices subis du fait d’avoir été soumises à un avis à long terme concernant la qualité de l’eau potable », témoigne Mme Perne.

Elle rappelle que des ressources gratuites sont disponibles pour aider les personnes à remplir un formulaire de réclamation.

Notre demande d’entrevue au Conseil des Innus de Pessamit est restée sans réponses. 

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