OPINION | La politique, un engagement dangereux

Par Johannie Gaudreault 1:28 PM - 12 mars 2024
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Jeff Dufour Tremblay. Photo courtoisie

La politique est devenue, avec les années, un sport de plus en plus difficile à pratiquer.

Le mouvement des axes gauche-droite, l’arrivée du centre et l’explosion de la droite alternative ont laissé place à une nouvelle génération de politiciens. Ces nouveaux politiciens arrivent en piste, prêts au grand départ. Et pour la plupart, c’est à ce moment que tout se jouera.

Il faut être bien outillé pour se lancer dans un milieu qui est mal perçu par l’opinion publique et encore plus à l’aire des réseaux sociaux.

La politique dans les années 1980, 1990 et au début des années 2000 était loin de celle d’aujourd’hui. Dans les dernières semaines, nous avons pu constater qu’un climat toxique entoure nos élus avec la démission en grande pompe et sans préavis de la mairesse de Gatineau.

Harcèlement psychologique, menaces et intimidations sont à l’agenda de la plupart des élus du Québec, à leur grand désarroi. Que ce soit un conseiller municipal, un maire, un député ou un ministre.

Aucun n’échappe au risque de se faire prendre dans un règlement de comptes, où tout ce qui importera sera d’attaquer sans foi ni loi celui qui est dument élu pour nous représenter.

Les réseaux sociaux sont souvent un moyen facile, efficace et rapide pour les élus de partager leurs messages, réalisations ou engagements.

Quand on prend le temps de faire le tour des pages Facebook, X ou Instagram de nos élus, on peut se rendre compte que certains s’exposent, avec chaque publication, à des attaques directes, parfois personnelles et même jusqu’à des attaques envers leurs familles.

Un climat de terreur s’installe donc sur un milieu déjà assombri par le cynisme.

La politique, c’est un engagement dangereux pour quiconque devient une personnalité publique. Que ce soit au niveau local ou national, les attaques font toujours aussi mal et sont toujours aussi répréhensibles pour la plupart.

Ce qui est le plus risqué avec les médias sociaux, c’est que c’est souvent la minorité bruyante qui prend toute la place. Il faut que les choses s’équilibrent et que nous commencions à soutenir nos élus lorsque ceux-ci font une action positive.

Il est permis de critiquer ou de questionner le travail et les décisions des gens qui nous représentent, mais je peux vous assurer qu’aucun d’eux n’est payé assez cher pour recevoir des menaces directes ou indirectes envers eux ou leurs familles. 

Les politiciens se font de plus en plus rares. Les élus finissent par quitter leurs fonctions en cours de mandat, puisque la pression devient insupportable. Les dernières élections municipales ont démontré que nous avons un important enjeu de volontariat politique.

Le moment est donc venu pour la majorité silencieuse de prendre le porte-voix et de replacer les choses comme elles doivent l’être.

Nous ne pourrons pas éliminer la présence des médias sociaux pour les politiciens, puisque comme écrit plus haut, c’est maintenant un outil de communication essentiel. Nous pouvons cependant dire à nos élus que nous les supportons dans leur travail.

Nous pouvons prendre le temps de mettre une mention « j’aime » quand nous sommes en accord. Ensuite, lorsque quelqu’un utilise des thermes menaçants ou déplacés, il faut les signaler et les dénoncer.

Nos élus effectuent leur travail parce qu’ils veulent le bien commun.

En dix années de politique, je n’ai jamais vu un politicien faire ce métier pour autre chose que le bien commun.

Certes, nous ne sommes pas toujours en accord sur la manière et le résultat, mais n’oublions jamais que ces hommes et ces femmes font des sacrifices personnels que beaucoup d’entre nous refuseraient de faire. Ils le font en portant notre voix et dans le but de faire avancer la société.

Jeff Dufour Tremblay

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