Du crabe dans vos assiettes pour Pâques

Par Johannie Gaudreault 6:00 AM - 18 mars 2024
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Les crabiers prendront la mer le 24 mars. Photo Pixabay

Heureux seront ceux qui ont prévu des partys de crabe pour la fin de semaine de Pâques au début avril. Le crustacé tant attendu devrait arriver à temps dans les poissonneries, si tout se déroule comme prévu.

Au moment d’écrire ces lignes, Pêches et Océans Canada n’avait pas encore officialisé la date de lancée à l’eau des casiers. Mais la date envisagée est le 24 mars dans la zone 17, soit dimanche prochain. C’est ce qu’a confirmé le contrôleur financier des Crabiers du Nord, Patrice Jean. 

En ce qui concerne les quotas pour le crabe des neiges, selon ce dernier, ils devraient être revus à la hausse d’environ 20 %. Mais cette donnée n’a toujours pas été corroborée par le ministère fédéral. Un avis aux pêcheurs sera envoyé prochainement afin d’officialiser les conditions annuelles de la pêche au crabe des neiges tout comme le prix au débarquement. 

Évaluation des stocks

Le crabe des neiges est dans un cycle d’abondance sur la Côte-Nord depuis deux ans. C’est d’ailleurs ce qui amène cette hausse des quotas comme en 2023. 

« On était dans le creux de l’abondance, mais là, on voit qu’on est vraiment dans la phase ascendante. On a des signes que le recrutement est présent », précise Sarah Loboda, biologiste en sciences aquatiques à Pêches et Océans Canada, qui s’attend à « une bonne année de pêche ».

Plus tôt qu’à l’habitude ?

Est-ce que les changements climatiques permettront de débuter la saison de la pêche au crabe des neiges plus tôt ? Pas à court terme, mais c’est une possibilité pour les années à venir, selon la biologiste. 

« Ç’a été abordé pendant le comité consultatif, une rencontre organisée après qu’on ait évalué l’état des stocks. À court terme, ce n’est pas faisable parce qu’il y a des usines de transformation en arrière qui doivent acheter le crabe pendant qu’il est encore frais. Pour cette année, elles ne sont pas prêtes à recevoir du crabe plus tôt. Ils fonctionnent avec beaucoup de travailleurs étrangers », commente-t-elle. 

« C’est vraiment plus complexe que de dire d’aller pêcher plus tôt parce qu’il n’y a pas de glace. À moyen terme, il va falloir réfléchir à ces dates-là si on continue à avoir des hivers très doux », poursuit Mme Loboda.

Les spécialistes de Pêches et Océans Canada ne sont pas encore alarmés par la situation du crabe dans le fleuve Saint-Laurent. Toutefois, des observations permettent déjà d’identifier une problématique potentielle : « le rétrécissement de l’habitat thermique qui est favorable au crabe des neiges ».

« Pour le moment, on voit que la température se réchauffe, l’habitat thermique idéal pour le crabe diminue, mais les stocks semblent encore positifs dans les zones 16 et 17 », résume la biologiste qui continuera de suivre la situation de très près et qui espère obtenir des réponses sur les impacts vécus par le crabe. 

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