23 % des travailleurs sociaux songent à quitter la profession

Par Renaud Cyr 12:00 PM - 29 mars 2024
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Sur la Côte-Nord, ce sont 23 % des travailleurs sociaux sondés qui songent à quitter la profession. Photo iStock

23 % des travailleurs sociaux (T.S.) de la Côte-Nord songent à quitter la profession, contre 16 % à l’échelle provinciale, selon un récent sondage. Les répondants citent un niveau de stress élevé causé par la lourdeur administrative du système public.

Le sondage, qui s’est déroulé entre le 23 janvier et le 19 février, a été effectué auprès de 5 134 membres de l’ordre et s’adressait uniquement aux TS exerçant à temps plein ou à temps partiel.

Pierre-Paul Malenfant, le président de l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec, croit que le réseau de santé et de services sociaux n’arrive pas à répondre aux besoins.

« C’est cet écart-là entre les besoins et les ressources disponibles qui crée cette situation de stress chez les T.S. qui sont dans le réseau de la santé et des services sociaux », affirme-t-il.

Trop de paperasse

Les tâches et la lourdeur administrative sont citées comme étant la plus grande source de malheur au travail à 39 %.

Ce constat fera dire au président de l’ordre que les travailleurs sociaux du système public « n’arrivent pas à se réaliser à la hauteur de ce qu’ils pourraient faire » pour aider les gens.

Les tâches en question sont des formulaires à compléter, des statistiques à fournir, des données à recueillir et des dossiers à ficeler.

Pierre-Paul Malenfant indique que les T.S. sont davantage compétents pour aller à la rencontre des gens, entendre leur problème et trouver des solutions.

« Est-ce que ça valait la peine de compléter un formulaire de 40 pages pour qu’on dise à quelqu’un qu’il aura droit à un bain par semaine ? », se désole le président.

Services de première ligne défaillants

Quelque 81 travailleurs sociaux sont actuellement à l’emploi du CISSS de la Côte-Nord, et 28 postes permanents à temps complet sont vacants.

À la direction du programme jeunesse, ce sont 11 postes qui sont comblés pour l’instant pour l’ensemble de la Côte-Nord.

Le CISSS de la Côte-Nord n’a toutefois pas indiqué quels départements avaient le plus besoin d’employés ni quels besoins étaient les plus pressants à combler.

Pour Pierre-Paul Malenfant, le recours à la DPJ ne devrait pas servir de porte d’entrée dans le système, car il s’agit des « soins intensifs » des enfants.

« Quand les services de première ligne ne sont pas à la hauteur pour répondre aux besoins, l’option qui reste est de signaler à la DPJ », indique-t-il.

« C’est dans les services sociaux qui précèdent les signalements que nous devons mettre les investissements », ajoute le président de l’ordre.