Places en garderie sur la Côte-Nord : le ministère doit faire des changements

Par Marie-Eve Poulin 12:00 PM - 12 avril 2024
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Marylin Dion, porte-parole du mouvement Ma place au travail. Photo courtoisie, Québec solidaire

La porte-parole du mouvement Ma place au travail, Marylin Dion, trouve déplorable la situation de pénurie de places en garderie qui a des impacts importants sur la Côte-Nord. Elle croit que le ministère doit faire des changements, tels qu’une adaptation des estimations de places, offrir un soutien financier aux familles, revaloriser la profession d’éducatrice et simplifier la bureaucratie. 

Né il y a quelques années, l’organisme à but non lucratif Ma place au travail vise à faire connaître les difficultés des familles de partout au Québec à trouver un milieu de garde.

Sa porte-parole, Marylin Dion, constate que la problématique ne touche pas seulement les familles, mais plutôt toute la population.

« Dans les régions, c’est encore plus significatif, étant donné que la population est moins grande », dit-elle. « Les impacts sont encore plus grands et on voit que ça touche tout le monde et les services pour toute une population. »

Revoir le processus d’estimation 

L’estimation de demande projetée pour des places en garderie réalisée par le gouvernement devrait être adaptée aux régions, selon Ma place au travail.

« Le processus semble être le même pour les grandes villes que pour les régions. Mais ça ne fonctionne pas, parce qu’on est à une plus petite échelle », dit Mme Dion.

Elle croit qu’il devrait y avoir un assouplissement des critères, une vision plus globale et une meilleure connexion entre le processus bureaucratique et la réalité sur le terrain. 

Il est important de préserver la vitalité économique des régions, les services offerts et la vitalité démographique, plaide-t-elle. 

« Le ministère de la Famille a une responsabilité qu’il ne soupçonne peut-être même pas », soulève Mme Dion. « C’est-à-dire que ça va au-delà des familles qui n’ont pas de places. Ça crée des manques au niveau des services, des soins. Ça a de réelles conséquences sur les régions, parce que ça les rend moins attractives. On parle de dévitalisation démographique. »

La mauvaise estimation des données, qui n’est pas adaptée au contexte spécifique, fait fuir les familles, estime l’organisme.

« Pourquoi il n’y a pas une estimation des places qui est vraiment en mode gestion de crise et adaptée au contexte, plutôt que des petites cases avec un taux de couverture et la même méthode de calcul que le reste du Québec ? », dit la porte-parole. « Ça ne fonctionne pas et je pense que c’est le ministère de la Famille qui a les capacités et la responsabilité de s’adapter au contexte territorial. »

Revaloriser la profession

Marylin Dion croit que le ministère devrait s’assurer d’avoir des conditions attrayantes pour les éducatrices. Que ce soit pour inciter des gens à étudier dans ce domaine, ou de revaloriser la profession pour assurer une rétention du personnel. Le salaire devrait être à la hauteur des responsabilités. Les éducatrices ont une expertise, elles deviennent un lien d’attachement pour les petits. Elles ont aussi besoin d’aide avec le support d’éducatrices spécialisées et de du personnel de soutien pour se sentir accompagnées.

« Que le ministère de la Famille reconnaisse cette expertise et parle d’elles comme étant des professionnelles de la petite enfance », dit Mme Dion. « Quand on sait que tout se joue entre 0-5 an au niveau des apprentissages et que ça peut avoir ensuite des répercussions sur le parcours scolaire et professionnel, c’est d’autant plus important d’avoir des personnes qui sont outillées et heureuses dans leur travail. »

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