Les libéraux devront défendre l’efficacité des mesures présentées dans leur budget
a ministre fédérale des Finances, Chrystia Freeland, présente le budget à la Chambre des communes le mardi 16 avril 2024 à Ottawa. Il appartient maintenant au gouvernement libéral de défendre son plan de dépenses qui, selon lui, aidera les jeunes. LA PRESSE CANADIENNE/Adrian Wyld
Au lendemain de la présentation du plus récent budget fédéral, ce sera aux élus libéraux de démontrer que leur plan de dépenses permettra réellement aux jeunes de tirer leur épingle du jeu dans un contexte économique difficile, comme ils le prétendent.
Sans surprise, les détracteurs et adversaires politiques des libéraux se sont jusqu’à présent montrés peu impressionnés par le budget qui a été déposé mardi par la ministre des Finances, Chrystia Freeland, à la Chambre des communes.
Le gouvernement a fait valoir que son budget de 535 milliards $ vise à rétablir l’équité économique pour les Canadiens de la génération Y et de la génération Z.
Il comprend 8,5 milliards $ sur cinq ans pour accélérer la construction de millions de logements et 2,6 milliards $ pour les programmes d’aide aux étudiants et de bourses.
Il s’engage également à financer la première phase d’un régime national d’assurance-médicaments et promet des normes fédérales pour les soins de longue durée — deux engagements que les libéraux avaient pris envers le Nouveau Parti démocratique.
Malgré tout, le chef néo-démocrate, Jagmeet Singh, n’est pas empressé de dire si son parti votera en faveur du budget, plaidant qu’il a encore des inquiétudes sur certains aspects du budget en dépit des gains arrachés au gouvernement.
Autrefois très populaires chez les jeunes, les libéraux ont vu l’appui de cette tranche d’électeurs s’amenuiser au profit des conservateurs, en grande partie parce que les jeunes ont le sentiment que les dés économiques jouent contre eux.
Mme Freeland a nié mardi que son budget est avant tout un exercice politique, mais elle a néanmoins reconnu que pour toute personne de moins de 40 ans au Canada, il est «tout simplement plus difficile de s’établir» que pour les gens des générations précédentes.
Un revenu de classe moyenne et un bon emploi ne suffisent plus pour se sentir en sécurité économique, a-t-elle avoué.
Le budget 2024 est conçu pour résoudre ce problème, a soutenu la ministre, ainsi que pour «ouvrir la porte à la classe moyenne» à un plus grand nombre de Canadiens.
«Nous agissons aujourd’hui pour garantir l’équité pour chaque génération», a-t-elle affirmé.
Un déficit de près de 40 milliards $
Dans l’ensemble, les dépenses prévues dans le budget s’élèvent à 535 milliards $ en 2024-25, comparativement à 497,5 milliards $ en 2023-24. Le déficit est projeté à 39,8 milliards $, comparativement à 40 milliards $ l’an dernier.
Le budget engage 11,5 milliards $ de nouvelles dépenses cette année et 53 milliards $ au cours des cinq prochaines années.
Mme Freeland a réitéré qu’elle maintenait les objectifs budgétaires qu’elle avait fixés pour le gouvernement, en faisant en sorte que le déficit reste sous 40 milliards $ et à moins de 1 % du PIB à partir de 2026-27.
Ottawa paiera une partie des nouvelles dépenses grâce à une croissance économique meilleure que prévu, mais aussi avec des changements ciblés à l’impôt sur les gains en capital qui devraient rapporter plus de 19 milliards $ au cours des cinq prochaines années.
Ces modifications devraient toucher 0,13 % des Canadiens qui ont un revenu annuel moyen de 1,4 million $.
Le chef conservateur, Pierre Poilievre, a laissé peu de doutes sur l’opinion de son parti à l’égard du budget, alors qu’il l’a décrit comme un «pompier pyromane qui arrose le feu inflationniste qu’il a allumé avec (de) l’essence et non pas (de) l’eau».
Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a également confirmé que son caucus n’appuierait pas le budget, dénonçant «la grande messe des ingérences» dans les compétences des provinces.
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