Baie-Comeau – La Conférence régionale des élus de la Côte-Nord, en partenariat avec les industries forestières de la région, veut miser sur une utilisation non traditionnelle du bois, notamment en tirant profit de la fibre issue de l’épidémie de tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE) ainsi que de la biomasse forestière.
Julie-Andrée Verville
Dans un contexte où l’industrie forestière traditionnelle connaît certaines difficultés et dans un effort pour miser sur des énergies vertes plutôt que fossiles, la CRÉCN a décidé de mettre de l’avant et d’appuyer certains projets d’utilisation non conventionnelle du bois.
Ces actions font aussi suite à l’établissement des priorités de développement par le milieu dans le cadre du Plan régional de développement intégré des ressources et du territoire (PRDIRT). «Ce qui avait été priorisé dans les discussions de concertation, c’était surtout le volet forêt et énergie. C’est là que la biomasse a marqué des points, dans un contexte où les coûts du pétrole augmentent», soutient le directeur aux ressources naturelles et au territoire à la CRÉCN, Charles Warren.
D’autres avenues
En collaboration avec Produits forestiers Résolu, la CRÉ veut effectuer des tests de caractérisation de la fibre issue de l’épidémie TBE, qui proviendrait de plusieurs échantillons à des degrés différents de détérioration. Il faut mentionner que l’épidémie affecte la qualité ligneuse des peuplements forestiers. De considérables volumes de bois ne peuvent donc pas être transformés par l’industrie traditionnelle du bois.
L’une des pistes de solution à laquelle pense la Conférence est la mise en marché de produits isolants à base de fibres de bois. Pour l’instant, une somme de 25 000 $ est réservée par l’instance régionale afin de soutenir le projet de caractérisation. «Ce bois-là n’est pas économiquement rentable au niveau du sciage, mais on veut voir si d’autres utilisations sont possibles. On veut savoir à partir de quel moment de la maladie le bois est affecté et s’il y a autre chose à faire avec, afin que les volumes de bois ne soient pas perdus et que ça ne pénalise pas l’industrie», soutient M. Warren.
Un autre projet qui reçoit l’appui de la CRÉ est l’augmentation de l’approvisionnement de la région en biomasse forestière, afin de produire des copeaux servant au chauffage institutionnel. La Société des ressources de Forestville recevra ainsi la somme de 25 000 $, puisée dans l’entente de mise en œuvre du PRDIRT, afin de l’appuyer dans son projet novateur visant l’utilisation des bois secs et sains comme source d’approvisionnement en biomasse forestière. Le projet solutionnerait les problématiques d’homogénéité et de teneur en humidité du produit fini de la Fabrique St-Luc de Forestville qui utilise la biomasse sous forme de copeaux pour se chauffer.
Finalement, en regard d’un éventuel réseau de distribution en gaz naturel sur la Côte-Nord, la Conférence régionale des élus de la Côte-Nord analysera quelles institutions nord-côtières sont intéressées à substituer leur chaufferies institutionnelles au mazout par de la biomasse forestière. La somme de 5 000 $ a été octroyée au Consortium Innovation Technologique Énergie Côte-Nord (CITEC) pour la réalisation de la première phase du projet d’analyse. Un réseau parallèle à celui du gazoduc permettrait de combler les besoins en énergie verte des institutions qui ne seraient pas desservies par le réseau de gaz naturel. Une telle analyse des opportunités pourrait permettre d’orienter de futures études de préfaisabilité et de faisabilité en ce qui a trait aux produits du bois.
Photo : La Conférence régionale des élus de la Côte-Nord veut développer une utilisation non conventionnelle du bois. Elle encourage notamment l’augmentation de l’approvisionnement de la région en biomasse forestière, afin de produire des copeaux servant au chauffage institutionnel, tel que le fait la Fabrique St-Luc de Forestville. (Peter Girard)
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