L’aéroport de Baie-Comeau pourrait perdre un quart de son revenu

26 février 2013
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Baie-Comeau – L’aéroport de Baie-Comeau pourrait voir ses revenus amputés de 25 %, si Transports Canada le retire de la liste des aéroports soumis à la fouille des passagers, à la suite de son analyse de révision des aéroports assujettis à cette mesure.

Julie-Andrée Verville

Actuellement en période de consultation, Transports Canada révise les normes de sécurité des 89 aéroports régionaux de classe 3. Alors que le 11 septembre 2001 a semé la panique dans les aéroports et fait en sorte qu’Ottawa resserre les normes de sécurité au Canada, Transports Canada veut maintenant revoir les coûts de ces mesures à la baisse. Étant donné la faible densité du trafic aérien dans certains petits aéroports, le gouvernement ne verrait pas la nécessité des fouilles auprès des passagers.

Le fédéral envisage d’éliminer une partie des subventions accordées à l’Administration canadienne de la sûreté du transport aérien (ACSTA), en charge d’effectuer les contrats de fouille ou de les donner à des sous-contractants. En plus des emplois reliés à la fouille qui seraient éliminés dans les régions affectées, les transporteurs dont la politique exige que les passagers soient fouillés pourraient arrêter certaines liaisons avec des aéroports régionaux.

Impacts régionaux

Ainsi, à Baie-Comeau, le transporteur aérien Jazz Express aurait le choix de ne plus transporter les clients qui n’ont pas subi cette mesure de sécurité, puisqu’une fois dans les grands aéroports, la logistique serait plus compliquée. Pour le petit aéroport de Baie-Comeau, il s’agirait d’une perte de revenus de l’ordre de 25 % de son budget. En effet, si le transporteur n’effectuerait plus la desserte Montréal–Mont-Joli–Baie-Comeau à raison de deux fois par jour, cela représenterait une grosse perte en frais aéroportuaires. «C’est un peu prématuré, mais dans le pire des scénarios, c’est possible», soutient la directrice générale de la municipalité régionale de comté (MRC) de Manicouagan, Patricia Huet.

La directrice générale adjointe de la MRC de Manicouagan, Lise Fortin, se dit optimiste. «On ne peut pas le voir seulement de façon néfaste. La desserte Baie-Comeau–Montréal, on ne veut pas l’arrêter, alors on trouverait d’autres alternatives», soutient-elle. Selon Mme Fortin, il est peu probable que les transporteurs refusent ces passagers non sécurisés. Transports Canada devraient terminer son analyse avant le 31 décembre 2013, alors que les aéroports de classe 3 ont obtenu un sursis dans l’application des mesures de sécurité jusqu’à cette date.

 

Photo : Transports Canada effectue une analyse pour savoir s’il retire certains aéroports régionaux de classe 3 de la liste de ceux soumis à la fouille des passagers. L’aéroport de Baie-Comeau pourrait voir ses revenus amputés de 25 %, advenant que le transporteur Jazz Express refuse d’effectuer le transport de clients non sécurisés. (Archives Le Manic)

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