Le Regroupement des CPE de la Côte-Nord est heureux du revirement

24 avril 2013
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Baie-Comeau – En plus de voir leurs surplus cumulés demeurer dans leurs coffres, les centres de la petite enfance (CPE) de la Côte-Nord regagnent plus d’un demi million (M) de dollars ($) de façon récurrente, puisque la mesure réduisant les allocations attribuées aux enfants de 4 ans a été abandonnée par le gouvernement.

Julie-Andrée Verville

Les négociations entre le gouvernement du Québec et l’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE) au sujet des compressions budgétaires annoncées dans le réseau des CPE et centres de la petite enfance-bureau coordonnateur (CPE-BC) ont mené à une entente, qui réjouit le Regroupement des centres de la petite enfance de la Côte-Nord (RCPECN). «Oui, on est contents, parce que la direction générale des CPE essayait de trouver, avec les parents administrateurs, des façons de couper. […] le gouvernement s’est assis et on a négocié ensemble, sans prendre en otage les parents. Il y a eu une belle écoute du gouvernement», confie la directrice générale du Regroupement, Nathalie Boudreault. Rappelons que le ministère de la Famille avait annoncé, en mars, des coupures de l’ordre de 37,9 M$ dans le réseau des CPE-BC.

Un danger écarté

Pour le RCPECN, la décision de Québec de retirer la mesure qui enlevait 6,42 $ sur les 32 $ d’allocations données au CPE, par jour,  par enfant de 4 ans, constitue une bonne nouvelle. «Le barème 4 ans pour la Côte-Nord représentait 542 000 $ de compressions récurrentes. Ça mettait en danger la survie de certains CPE», souligne Mme Boudreault.

Les CPE de la région craignaient aussi de devoir retourner leurs surplus cumulés au gouvernement, puisque ce dernier comptait reprendre ceux des installations qui avaient en deçà de 25 % de surplus. «Sur la Côte-Nord, tous les CPE ont moins de 15 % de surplus. Nous, on disait de venir les chercher quand ils se chiffraient à plus de 25 %. On n’est pas en désaccord avec certaines choses. On comprend que tout le monde doit faire un effort, mais on ne peut pas toucher aux CPE en déficits chroniques», explique Mme Boudreault.

Le gouvernement a entendu le cri du cœur de l’AQCPE, sur laquelle siège le Regroupement nord-côtier, et a maintenu la règle permettant aux CPE et CPE-BC de cumuler 25 % de leurs produits (bénéfice) en surplus. Ainsi, Québec ira couper dans les surplus des centres de la petite enfance qui cumulent plus que ce barème. L’ensemble des installations de la Côte-Nord ne sera donc pas touché par cette récupération. La crainte pour les CPE de la région de ne plus pouvoir utiliser ces montants pour réaliser des projets, tels que ceux touchant aux infrastructures, est écartée.

Un chantier sur le financement

En s’asseyant avec l’Association pour négocier, le gouvernement pourra donc aller chercher, dans les surplus cumulés, pratiquement la totalité des 31,3 M$ qu’il prévoyait retirer des coupures liées aux frais d’opération. Québec devrait ainsi récupérer 31,1 M$ à même les surplus, d’après les informations obtenues par le Regroupement.

Pour le manque à gagner des 37,9 M$ que le gouvernement prévoyait reprendre en coupures dans le réseau des CPE, le RCPECN affirme que les discussions se poursuivront avec Québec pour trouver des pistes de solution, qui assureront la pérennité du réseau, dans l’optique où il doit créer plus de places en garderie pour répondre à la demande. Un chantier sur le financement des CPE sera donc implanté pour arriver à une entente et à consolider le réseau. «Il va falloir aller chercher ailleurs, mais tout le monde va être assis à la table. Il y a un climat d’écoute et une volonté de trouver des solutions, dans une vision à long terme», affirme la directrice générale du RCPECN.

Une nouvelle mesure pour faciliter le développement rapide de places dans les CPE ayant une capacité existante dans leurs locaux a également été négociée avec le gouvernement par l’AQCPE. «Ça ne coûte presque rien si les locaux sont déjà là. Ça facilite ainsi la présentation de projets à moindre coûts pour le réseau. Deux CPE de la Côte-Nord, un à Sept-Îles et un à Baie-Comeau, seraient touchés par cette mesure», soutient Mme Boudreault.

 

Photo : Archives Le Manic

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