Le syndicat des infirmiers manifeste son mécontentement envers la direction

24 avril 2013
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Baie-Comeau – Le syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires de Baie-Comeau (SPSICRBC) a fait une sortie publique, jeudi, pour annoncer qu’il recourrait à un médiateur de la Commission des relations de travail, afin de régler une impasse avec la direction du Centre de santé et de services sociaux de Manicouagan (CSSSM).

Julie-Andrée Verville

Le syndicat, affilié à la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), accuse l’employeur «d’intransigeance complète» et de faire «cavalier seul» pour instaurer des mesures afin de pallier la pénurie de personnel, l’utilisation de main-d’œuvre indépendante (MOI) et le temps supplémentaire. «Les professionnels de la FIQ en ont assez du gaspillage des fonds publics au détriment de la population et des conditions de travail. Dans le contexte, on a fait le dépôt d’une demande pour obtenir un médiateur et rétablir le climat de travail», a précisé le vice-président de la FIQ, Daniel Gilbert.

Main-d’œuvre privée

Un des points majeurs soulevés par l’organisation syndicale constitue l’utilisation de la main-d’œuvre indépendante, dont le nombre d’heures enregistrées inquiète le SPSICRBC. «Depuis quatre ans, l'établissement a connu un accroissement considérable du taux d'utilisation de la main-d'œuvre indépendante, passant de 3,75 % en 2009 à 11 % en 2012. C'est sans compter l'augmentation de 59,2 % de la main-d'œuvre indépendante pour l'ensemble de la région de la Côte-Nord», déplore Marie-Patricia Tremblay. Ces chiffres sont tirés des données du ministère de la Santé et des Services sociaux et concernent l’évolution du taux de main-d’œuvre indépendante pour le personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires. Dans ledit document, 30 300 heures auraient été comptabilisées en MOI en 2010-2011 et 48 798 en 2011-2012 pour l’ensemble des établissements de la Côte-Nord affiliés à la FIQ.

Le SPSICRBC a l’impression que la direction générale s’acharne à recourir à du personnel provenant d'entreprises privées de placement en soins, au lieu d'investir pour attirer et retenir une main-d'œuvre qualifiée. «Une employée, syndiquée à 33 $ de l’heure, peut être à deux jours semaine et disponible pendant qu’ils engagent une personne en provenance d’agence privée à 76 $ de l’heure», a expliqué M. Gilbert, ajoutant «qu’on recourt de façon systématique à la main-d’œuvre indépendante, alors que ce devrait être un dernier recours, après avoir utilisé toutes les mesures». Le vice-président de la FIQ croit que la direction du CSSSM devrait plutôt travailler à utiliser pleinement les ressources du réseau public de la santé pour assurer la continuité des soins.

Inquiétudes

Après avoir assisté au conseil d’administration du CSSSM, le mardi précédent, le syndicat craint l’impact de certaines mesures annoncées par la direction. Entre autres, la fermeture de l’une des deux équipes volantes du Centre de santé dans le but de transférer les postes dans la structure permanente de l’établissement, ne fait pas son affaire. «[Le Centre de santé] se fout de la convention collective. Ils ont même enlevé les éléments de flexibilité qu’on avait avec l’équipe volante. Des travailleuses qui sont contentes de travailler de jour seront obligées de prendre des postes de soir ou de nuit […] Les gens qui ont choisi d’aller dans l’équipe volante n’ont pas choisi d’aller dans n’importe quel centre d’activités», a indiqué la présidente du SPSICRBC, Marie-Patricia Tremblay. Le syndicat est d’avis que ces changements apporteront des coûts supplémentaire de déplacement et de formation du personnel pour l’établissement.

 

Photo : Le syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires de Baie-Comeau a déploré que la direction du Centre de santé et de services sociaux de Manicouagan semble faire «cavalier seul» pour régler le dossier de la pénurie de personnel. On reconnaît l’agente syndicale, Isabelle Hall, la présidente du syndicat, Marie-Patricia Tremblay, et le vice-président de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec, Daniel Gilbert. (Le Manic)

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