Des citoyens à la rescousse du Jardin des glaciers

29 mai 2013
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Baie-Comeau – Une cinquantaine de citoyens ont manifesté leur désir de sauver le Jardin des glaciers devant l’hôtel de ville de Baie-Comeau, lundi, après que la Corporation plein air Manicouagan ait fermé l’attrait, le 6 mai, n’ayant plus suffisamment de fonds pour l’opérer.

Marlène Joseph-Blais

«On est à peu près cinquante personnes, mais on en représente beaucoup plus, j’en suis convaincu», a lancé d’entrée de jeu l’instigateur de ce rassemblement, Yves Montigny. Le 11 mai, cet homme a créé la page «Sauvons le Jardin des glaciers = Réseau Sépaq» sur le réseau social Facebook, récoltant plus de 1 200 adeptes. Seulement quelques dizaines de ces supporteurs se sont toutefois présentés au rassemblement, qui visait à trouver des appuis politiques afin de préserver au moins une partie des installations de l’ancien Parc boréal du Saint-Laurent, devenu le Jardin des glaciers.

Sur place, l’un des trois cofondateurs du Parc boréal, Réjean Fournier, a relaté les étapes ayant mené à la création de l’attrait. Le groupe, qui souhaite que l’endroit soit reconnu en tant que Parc national, n’a pas contacté la Corporation plein air Manicouagan, propriétaire des installations, afin qu’elle soutienne sa démarche. L’homme derrière cette mobilisation veut faire pression sur les élus pour que la fermeture complète du Jardin ne soit plus une option.

Ayant récemment appris que l’avenue de la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) avait déjà été envisagée au cours des derniers mois, M. Montigny croit qu’il est possible d’essayer cette alternative une seconde fois. «Lors de la première demande, on a beaucoup axé sur le manque de financement du Jardin, mais il faut continuer les démarches. Maintenant, je me fais le porte-étendard de ça et la mairesse devrait le faire aussi», a-t-il avancé.

Les élus ouverts

La mairesse de Baie-Comeau, Christine Brisson, s’est montrée ouverte aux demandes des citoyens, rappelant que le protocole d’entente de 625 000 $ destiné au Jardin des glaciers est toujours disponible si la Coporation dégote un nouveau partenaire financier. «Soyez assurés qu’on va appuyer la démarche citoyenne», a-t-elle évoqué, se disant prête à retourner frapper à la porte du gouvernement en compagnie des citoyens, bien que plusieurs demandes ont déjà été formulées, et ce, par le député de René-Lévesque, Marjolain Dufour.

Hier, ce dernier a rappelé que l’idée de s’adresser à la Sépaq avait été jugée non pertinente, dans un contexte où l’attrait touristique présentait un déficit de 400 000 $. «Maintenant, il est possible qu’il y ait des changements dans le dossier. Il faut garder l’esprit ouvert et regarder avec le milieu ce qui est envisageable. Le cadre financier demeure un enjeu fondamental à la concrétisation de la relance du Jardin des glaciers», a fait valoir le député, par voie de communiqué.

La Sépaq non concernée

«Ce ne sont pas des dossiers qui nous regardent», tranche la Sépaq, par la voix de sa porte-parole, Lucie Boulianne. L’organisation, qui relève du ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs, indique que seul ce dernier a le pouvoir de donner le titre de Parc national que les militants baie-comois réclament. «La Sépaq n’est aucunement impliquée dans la création d’un Parc national, c’est le ministère qui le crée. Par la suite, on met en valeur le parc», précise Mme Boulianne.

 

Photo : La Mairesse de Baie-Comeau, Christine Brisson, s’est adressée à la cinquantaine de citoyens réunis devant l’hôtel de ville, lundi, ainsi qu’aux deux instigateurs de cette mobilisation, Yves Montigny et Réjean Fournier. (Le Manic)

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