Menace de fermeture chez Alcoa : La Coalition multiplie les actions

27 novembre 2013
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Baie-Comeau – La Coalition aluminium Manicouagan est officiellement formée depuis vendredi. Ses membres veulent que la survie de l’aluminerie de Baie-Comeau soit garantie, mais ils souhaitent également qu’Alcoa s’assure de la pérennité de cette usine si elle s’entend avec le gouvernement du Québec quant à son tarif d’électricité.

Marlène Joseph-Blais

Les trois porte-paroles de la Coalition aluminium Manicouagan, le président de la Chambre de commerce de Manicouagan, Bernard Filiatrault, le maire de Baie-Comeau, Claude Martel, et le président du Conseil central Côte-Nord de la CSN, Guillaume Tremblay, ont expliqué quels étaient les buts visés par l’organisation et de quelle manière elle s’y prendrait pour parvenir à les atteindre. Les actions de la Coalition seront toutes de nature positive, ont tenu à assurer les représentants, en ajoutant qu’il n’était pas question d’endosser des gestes négatifs, et ce, peu importe la forme sous laquelle ils seront déployés.

Le maire a également lancé une mise en garde destinée à ceux qui croient qu’il est impensable qu’Alcoa mette réellement la clé dans la porte de ses usines. «Je dis à la population : on doit être optimistes, mais il faut se mobiliser, il faut crier fort aux organismes, aux organisations qu’on ne lâchera pas», a-t-il soulevé, en évoquant des fermetures d’entreprises ayant surpris des populations entières en Gaspésie par le passé.

Devant ces menaces, qui concernent trois villes au Québec, Guillaume Tremblay croit que les intervenants des divers secteurs d’activité de la Manicouagan sont ceux qui ont mené le plus d’actions jusqu’à présent, et ce, de façon concertée. «Cette menace plane sur les trois usines. Nous, je pense qu’on a pris le bâton, comme ville, en disant voici comment on prend au sérieux cette menace-là», a-t-il formulé.

Pérennité de l’usine

La Coalition aluminium Manicouagan revendique plus que la survie de l’aluminerie de Baie-Comeau, elle souhaite qu’Alcoa et le gouvernement s’entendent pour que sa pérennité soit assurée. «Quand on parle de pérennité, on parle de 40 à 50 ans. Quand on constate ce qui se passe à l’usine, on peut se poser de sérieuses questions. S’ils veulent faire quelque chose à long terme dans l’usine, il va falloir la moderniser», a mentionné M. Tremblay.

Claude Martel, qui, au cours de la campagne électorale, a régulièrement répété que l’entreprise devait s’engager à procéder à la réfection de l’usine de Baie-Comeau, demeure convaincu qu’il est primordial que la modernisation soit faite une fois pour toutes. «Si ce n’était qu’une question de tarifs d’électricité, ce serait oui ou non. Là, on va plus loin que ça. […] On ne peut pas régler Baie-Comeau uniquement avec les tarifs d’électricité», a affirmé le maire, en soulignant qu’il en va de l’avenir de la ville.

Rassemblement et pétition

La première action officiellement menée par la Coalition a été d’inviter l’ensemble de la population à venir chercher un carré d’aluminium à l’hôtel Le Manoir, mardi le 26 novembre, alors que le vice-président énergie chez Alcoa Canada, Nicolas Dalmau, y était attendu pour un souper-conférence auquel il devait participer en compagnie du directeur général de l’aluminerie de Baie-Comeau, Luke Tremblay. «On veut convier toute la population à venir au Manoir, à l’extérieur, pour venir chercher le carré d’aluminium et rencontrer cet homme-là», avait indiqué Guillaume Tremblay, vendredi, à l’occasion d’un point de presse.

Claude Martel a tenu à préciser qu’il ne s’agissait pas d’une manifestation contre l’entreprise, mais bien d’une façon de permettre à la population de démontrer son appui à la Coalition, en se procurant le symbole visuel mis de l’avant par la Chambre de commerce de Manicouagan, mais aussi en faisant savoir à M. Dalmau que la région est bel et bien mobilisée. «Soyez-là mardi. Montrez que vous vous attendez du gouvernement qu’il pose des gestes responsables et de la compagnie qu’elle se responsabilise», avait-il dit.

Une pétition électronique devrait aussi être lancée sur le site Web de l’Assemblée nationale du Québec, au cours des prochains jours, permettant aux citoyens de la signer en guise d’appui aux efforts de la Coalition aluminium Manicouagan. Le député de René-Lévesque, Marjolain Dufour, sera invité à appuyer le dépôt du document. Les organismes, entreprises, élus et syndicats seront aussi appelés à appuyer une résolution visant à ce que le gouvernement et Alcoa en viennent à une entente.

 

Photo : Les trois porte-paroles de la Coalition aluminium Manicouagan, Bernard Filiatrault, Claude Martel et Guillaume Tremblay, désirent que l’entente qui interviendra entre Alcoa et le gouvernement du Québec vise à assurer la pérennité de l’usine de Baie-Comeau. (Le Manic)

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