Baie-Comeau – Les rivières manicoise n’échappent pas à l’inexplicable désertion des saumons, alors que les ZEC Godbout et Trinité enregistrent des taux de montaison rarement aussi bas.
Vincent Larin
Augmentation du volume de saumons pêchés au Groenland, printemps tardif et température chaude, présence d’élevage de saumons au large du Labrador, malgré toutes les hypothèses avancées, nul ne peut expliquer le nombre peu élevé de saumons dans les rivières de la Manicouagan cette saison. Un phénomène répandu à l’ensemble des rivières québécoises, comme le révélaient cette semaine le journal Le Nord-Côtier à Sept-Îles et Le Soleil à Québec. «De mémoire d’homme, je n’ai pas souvenir d’avoir connu une montaison aussi basse», y relatait Bernard Lynch de l’Association de protection de la rivière Moisie à Sept-Îles.
George Gagnon, directeur de la ZEC Trinité et représentant de la Rive-Nord pour la Fédération du saumon atlantique, reprend presque les mêmes propos. Avec seulement une prise et trois remises à l’eau pour le saumon atlantique, la saison de pêche est loin d’y être reluisante et, puisque le poisson attire le pêcheur, les finances de la ZEC en pâtissent. «Pour l’instant l’hébergement va bien grâce aux touristes villégiateurs, mais habituellement, j’ai plus touristes pêcheurs et c’est sûr que ça m’affecte», déplore M. Gagnon.
Du côté de la ZEC Godbout, la situation semble moins dramatique, comme l’expose le coordonnateur, Léo Savard. «Comparativement à l’an passé, on a vu une diminution depuis une dizaine de jours, mais on garde bon espoir pour la fin de la saison». M. Savard, parle même d’un «très bon» début de saison en termes de clientèle.
Protection nécessaire
George Gagnon lui, n’a guère espoir et croit qu’«il ne faut pas se leurrer pour la fin de la saison». Le statut de rivière témoin de la Trinité laisse toutefois entrevoir l’avenir autrement. Le gouvernement y évalue annuellement l’avalaison – le contraire de montaison, soit le nombre de poissons qui descendent la rivière – et cette année en est une bonne selon M Gagnon. «Habituellement c’est entre 36 000 et 40 000, mais là ils ont décompté environ 60 000 poissons», se réjouit-il.
Toutefois, avalaison abondante ne rime pas avec montaison prolifique, car une fois les saumons dans l’océan, les responsables des milieux de reproductions tels les ZEC sont dépourvus de recours possibles pour protéger le fruit de leur travail. «On perd le contrôle quand ils sortent de nos rivières et le fédéral a un rôle à jouer là-dedans. […] Si on veut protéger le saumon, ce n’est pas seulement dans les rivières du Québec, mais partout», déplore M. Gagnon.
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