Une fin de semaine difficile pour le Camille-Marcoux

16 février 2015
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Baie-Comeau ­– Le Camille-Marcoux en a arraché, en fin de semaine dernière, pour assurer la liaison maritime entre Baie-Comeau et Matane. En raison de l’épaisseur des glaces rendant la navigation difficile, des traversées ont duré jusqu’à six heures et demie, plutôt que les deux heures et demie habituelles. Pendant ce temps-là, les passagers n’ont pas eu d’autre choix que de prendre leur mal en patience.

Charlotte Paquet

Les problèmes ont commencé dès vendredi soir. Comme le navire avait connu un départ de Matane ardu, il est arrivé en retard à Baie-Comeau. Donc, au lieu de repartir à 17 h, il a quitté le port vers 18 h 15 pour accoster à Matane à 23 h 30.

Les difficultés se sont poursuivies samedi. Encore là, des passagers ont vu la durée de leur traversée s’allonger de quelques heures. Dimanche, ça n’a pas été mieux. À leur embarquement pour le départ de 15 h de Matane, les voyageurs ont vite constaté que le navire était prisonnier des glaces près du littoral. Finalement, ils ont foulé la terre ferme à Baie-Comeau vers 21 h 30. Le brise-glace de la Garde côtière a été appelé en renfort pour aider le Camille-Marcoux à s’extirper de sa prison de glace.

Selon Maryse Brodeur, directrice des communications de la Société des traversiers du Québec, la navigation était difficile sur la moitié sud du fleuve en raison des glaces. «Quand il y a une combinaison de vents sud-ouest et nord-ouest en présence d’une marée basse, ça crée un phénomène de chariot, ça compacte davantage la glace», précise-t-elle, en soulignant au passage que la sécurité des passagers et membres d’équipage doit toujours primer.

Mme Brodeur affirme que la période de conditions difficiles de glace arrive à sa fin. D’ici une à deux semaines, tout devrait rentrer dans l’ordre.

«On avançait, on reculait»

«On a été trois heures près de Matane. On avançait, on reculait, le bateau ne bougeait pas beaucoup. On a été informés que le brise-glace serait là pour 19 h 30, mais je pense bien qu’il est arrivé un peu avant. Il faisait noir, donc on ne le voyait pas, mais on s’est mis à avancer», a raconté Hélène Desjardins, une passagère de Baie-Comeau.

Hormis sa longue durée, la traversée s’est déroulée comme à l’habitude. «C’était calme. Les enfants ne pleuraient même pas. C’était juste long», a ajouté la dame.

Dès leur arrivée à bord, les passagers ont d’ailleurs craint d’être incapables de relier la Côte-Nord ce jour-là, après avoir été avertis de ne pas acquitter leur facture tant que le brise-glace n’aurait pas réussi à dégager la voie au navire.

Une maman inquiète

Sylvie Thorn, de Baie-Comeau, a vécu bien des émotions en lien avec les problèmes rencontrés par le Camille-Marcoux, en fin de semaine. Mme Thorn n’était pas à bord, mais ses deux enfants, oui. Âgés  

de 10 et 14 ans, ils allaient retrouver leur père sur la rive sud, comme ils le font aux deux semaines depuis quatre ans. Normalement, la grande sœur de 19 ans est du voyage, mais ce n’était pas le cas cette fois-ci.

Les deux jeunes étaient de la traversée de vendredi soir, qui s’est terminée à 22 h 45, avec un peu plus de trois heures de retard. Ils étaient également de celle du retour vers Baie-Comeau, dimanche, qui a pris fin à 21 h 30 plutôt qu’à 17 h 30.

«Ça va mieux maintenant», s’est exclamée avec un soupir de soulagement Mme Thorn, lundi matin. «Cet hiver, on a hâte que ce soit fini. On a hâte que le nouveau bateau arrive. Je savais qu’elles n’étaient pas en péril, mais ce n’est pas drôle quand même», a-t-elle admis.

Une traversée de 30 heures

Même si passer six heures et demie à bord du traversier n’a rien de drôle, des passagers ont déjà connu pire. Comme l’a témoigné Kathleen Leblanc sur Facebook, en 1985, elle faisait partie d’une traversée qui a duré 30 heures, rien de moins!

Fait à noter, le début de la semaine a été un peu à l’image du week-end à la traverse Matane-Baie-Comeau-Godbout. Le premier aller-retour de la journée de lundi a été annulé, mais le deuxième devrait normalement s’être réalisé.

Photo: Rémy et Laurie D’Astous se souviendront longtemps de leur long voyage à bord du Camille-Marcoux. Comme l’a précisé en riant leur maman, Sylvie Thorn, Rémy a facilement eu le temps de lire sa bande dessinée à quelques reprises.

 

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