Baie-Comeau – La nouvelle politique d’inscription à la natation pour les non-résidents de Baie-Comeau est loin de faire l’unanimité auprès des citoyens de la périphérie, qui n’auront plus accès à la préinscription ce printemps, en plus de devoir payer un tarif plus élevé à l’automne prochain.
Roxanne Simard
Plusieurs citoyens des municipalités en périphérie de Baie-Comeau ont été fâchés d’apprendre qu’ils n’auront plus droit à la préinscription pour les cours de natation parce qu’ils sont des non-résidents.
«J’ai toujours fait les files d’attente et j’avais droit à la préinscription. Puisque ma fille est dans un groupe où il y a peu de places, ça veut dire qu’elle ne pourra plus jamais suivre des cours de piscine?», s’inquiète une mère de Pointe-aux-Outardes.
Nouvelle politique
Le 19 janvier, la Ville de Baie-Comeau a adopté une politique d’inscription et de tarification pour les non-résidents afin de donner priorité à ses citoyens. Contrairement aux tarifs, rien n’avait été détaillé à ce sujet.
Selon Mathieu Pineault, responsable des communications à la Ville de Baie-Comeau, plusieurs facteurs ont joué un rôle dans cette décision. Il y a d’abord la demande, qui est plus forte que l’offre, le recrutement difficile des moniteurs, en plus des disponibilités des plages horaires, qui rendent le contexte plus difficile.
«En plus de tout cela, c’est surtout que les cours coûtent de l’argent à la ville et le tarif d’inscription est beaucoup moins cher que le coût réel, donc les cours sont subventionnés par les contribuables. Par souci d’équité, c’est normal que les résidents de Baie-Comeau y aient accès en priorité», a-t-il expliqué.
Mécontentement
Sur les réseaux sociaux, on pouvait lire plusieurs commentaires de parents désappointés et déçus par cette nouvelle. «Je suis d’accord pour payer plus parce que je ne paye pas de taxes à Baie-Comeau, mais perdre la préinscription, c’est un peu de la discrimination. On ne manque presque aucun cours et on y va parce qu’on aime ça et là, je sais que mon gars n’aura pas de place», lance une maman de Chute-aux-Outardes.
De son côté, une femme de Pointe-Lebel déplore que les gens des périphéries doivent payer plus cher, alors qu’ils contribuent à faire rouler l’économie de Baie-Comeau.
Pour les résidents de Baie-Comeau, le débat semble mitigé. Alors que certains y voient de l’injustice pour les enfants qui suivaient déjà des cours de natation, d’autres précisent qu’il est tout à fait normal que les gens qui paient des taxes aient accès aux services en priorité.
Mentionnons qu’en ce qui a trait à la hausse des tarifs, certaines municipalités remboursent la différence à leurs habitants pour les activités qu’elles ne peuvent pas offrir.
Municipalités surprises
N’ayant pas été consultées, les municipalités de la périphérie sont surprises de la nouvelle politique d’inscription pour les cours de natation de la Ville de Baie-Comeau et souhaitent ouvrir les discussions à ce sujet. La municipalité de Pointe-Lebel compte demander une révision de la politique d’inscription et de tarification de la Ville de Baie-Comeau. Le maire, Normand Morin, affirme que les municipalités doivent travailler ensemble et se tenir la main.
«Il n’y a pas de commerces ici, les gens de Pointe-Lebel vont dépenser au Centre d’achat, au Centre des arts, au Drakkar […] Je suis conscient que c’est dur économiquement, mais on est tous dans le trouble côté financier. On doit se tenir et s’aider», précise-t-il.
Du côté de Ragueneau, le maire Joseph Imbeault s’est dit surpris par cette nouvelle et compte en discuter avec la Ville de Baie-Comeau. «Il y a plusieurs citoyens qui m’en ont parlé et je trouve ça déplorable, mais on ne peut pas reprocher à Baie-Comeau de prioriser ses citoyens. Il y a des discussions à avoir avec eux cette semaine», explique-t-il.
Horizon
Horizon, des contenus marketing présentés par et pour nos annonceurs.