Les professionnels en éducation s’inquiètent des coupes dans les services

25 mars 2015
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Baie-Comeau – La Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) dénonce les coupes de services ainsi que les problèmes de rétention et demande le maintien des ressources déjà en place.

Roxanne Simard

Avec l’austérité, la fédération estime que 10 % des services professionnels publics de la Haute-Côte-Nord et de la Manicouagan risquent de disparaître. Les professionnels de l’éducation, dont font partie entre autres les psychologues, les orthophonistes, les psychoéducateurs et les conseillers d’orientation, sont considérés comme la marge de manœuvre des Commissions scolaires lors des coupes selon Johanne Pomerleau, présidente de la FPPE-CSQ.

Celle-ci s’inquiète de cette saignée dans les services, qui touche directement les élèves en difficulté. «Un gouvernement qui se respecte ne choisit pas d’économiser sur le dos des jeunes qui n’ont pas le pouvoir de faire respecter leurs droits», a-t-elle lancé.

Mauvaises conditions

Ayant déjà un important problème d’attraction et de rétention dans la région en raison des mauvaises conditions de travail, il n’y a toujours pas de psychologue qui dessert les élèves de Colombier à Tadoussac d’après Renée Dufour, présidente du Syndicat des professionnelles et des professionnels de la Haute-Côte-Nord (SPPHCN).

«Ce sont maintenant les services de psychologie à Baie-Comeau et d’orthophonie pour tout le territoire qui sont coupés, puisqu’on ne remplace pas les postes laissés vacants. Le prochain service qui risque d’être aboli par attrition, c’est l’orthopédagogie», dénonce la présidente du SPPHCN.

Vroom-in/vroom-out

Avec les gens de l’extérieur qui viennent travailler ici et repartent ensuite, Mme Dufour s’inquiète de voir ce qu’elle appelle le vroom-in/vroom-out prendre de l’ampleur.

«Qui voudrait que son auto soit son bureau pour desservir une dizaine d’écoles sur 100 kilomètres de territoire pour des salaires beaucoup plus bas qu’au privé?», demande-t-elle.

Maintien des ressources

Dans le cadre des négociations pour le renouvellement de la convention collective, la fédération demande d’abord et avant tout le maintien des ressources, afin d’éviter de couper dans les services.

Dans un deuxième temps, celle-ci souhaite obtenir une amélioration des conditions de travail pour permettre de régler les problèmes de rétention de personnel et ainsi mettre fin au vroom-in/vroom-out.

Pour l’ensemble du Québec, l’ajout de 600 professionnels pour combler les besoins a aussi été demandé.

Moyens de pression

De légers moyens de pression sont déjà en cours, mais les syndicats comptent augmenter la cadence et l’ampleur des actions selon le déroulement des négociations. Les conventions sont échues depuis le 31 mars 2015.

Dans la Manicouagan et la Haute-Côte-Nord,  le syndicat regroupe 50 membres.

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