Hélène Grenier, une passionnée des chemins de pèlerinage

31 juillet 2015
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Baie-Comeau – Depuis qu’elle a foulé le Chemin de Compostelle en 2012, Hélène Grenier part à la conquête des routes de pèlerinage du Québec au moins une fois l’an. Le Chemin des Outaouais, qu’elle a effectué en juin, l’a conduite une fois de plus vers un voyage intérieur magique, et ce, tout en découvrant de nouveaux coins du Québec.

Charlotte Paquet

La Baie-Comoise adore ces périples qui lui permettent de décrocher totalement du quotidien de la vie. Marcher d’un point A à un point B, sac au dos;  parler parfois aux quelques marcheurs de son groupe, mais avancer aussi souvent dans le silence total; arriver à l’endroit où passer la nuit et reprendre la route le lendemain avec comme seul but de se rendre à nouveau d’un point A à un point B; c’est ça l’existence d’une pèlerine.

«C’est un retour à l’essentiel, au dépouillement et au ressourcement, en plus d’être un moyen peu onéreux de voyager», raconte la marcheuse.  «Marcher, c’est aussi une expérience spirituelle, de méditation et de réflexion. Tu peux penser à beaucoup de choses quand tu marches», précise-t-elle.  La dame voit aussi cela comme la revanche de la tortue sur le lapin : «Nous marchons lentement, mais sûrement en profitant de chaque moment, chaque fleur, chaque arbre, chaque son.»

Elle se sent aussi comme dans une espèce de bulle lors de chaque expérience. «C’est une bulle de temps qui t’est consacré. Un moment de décrocher. Je ne lis pas les journaux et je ne regarde pas la télé. C’est aussi un beau moment de complicité et de solidarité avec les personnes du groupe. On ne se reverra peut-être pas, mais on aura partagé des choses», précise-t-elle.

Hélène Grenier ne s’en cache pas. Partir à l’assaut des chemins de pèlerinage est aussi une façon pour elle de se sentir forte, de s’affirmer, de se valoriser et finalement d’être fière d’elle.

Chemin des Outaouais

La maman de trois grands enfants a effectué son dernier périple, le Chemin des Outaouais, du 8 au 19 juin sur une distance de 235 km, ce qui correspond au tracé officiel. Il n’inclut pas les kilomètres parcourus  à l’intérieur des villes et des villages, notamment pour relier le lieu d’hébergement à l’épicerie du coin, à titre d’exemple.

La plus courte distance quotidienne qu’elle a parcourue a été de 13 km et la plus longue de 24 km. «En moyenne, les organisateurs essaient d’avoir une distance de 20 km, mais ça dépend toujours de la question des gîtes, qui sont souvent des salles paroissiales, des salles de Chevaliers de Colomb ou des sous-sols d’églises. Parfois, il y a juste un village à 13 km ou à 36 km», explique Hélène Grenier. Lors des journées plus allégées, la femme part seule à la découverte des environs.

Sur le Chemin des Outaouais comme sur les autres chemins du genre, le trajet est orchestré autour des grands centres de pèlerinage, comme le sanctuaire Notre-Dame-de-Lourdes à Rigaud, ou encore des belles églises.

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Chaque chemin apporte son lot d’expériences

(C.P.) – Hélène Grenier ajoute un ou des nouveaux chemins de pèlerinage et des expériences à son tableau chaque année.

En 2012, elle a marché pendant un mois sur un tronçon du Chemin de Compostelle en parcourant les 600 km de la voie du Puy en Velay, en France. Un an plus tard, elle s’élançait sur le Chemin des Navigateurs et ses 400 km qui relient Rimouski à Québec.

En 2014, Hélène Grenier a orchestré son propre chemin, soit une boucle de 130 km autour de Québec pendant une semaine en juillet.  Deux mois plus tard, elle a ajouté le Chemin Beauvoir (en banlieue de Sherbrooke) à Beaupré, une distance de 350 km.

Le Chemin des Navigateurs demeure son préféré jusqu’à présent. «Pour les paysages et la possibilité de ne pas toujours marcher sur les bords de route», indique-t-elle en parlant de la possibilité d’emprunter les pistes cyclables et les sentiers.

La grande marcheuse devant l’éternel a vécu son expérience la plus décevante sur le Chemin Beauvoir à Beaupré. Pourquoi?  «C’est un groupe organisé. On était 18 personnes», note celle qui marche rarement avec plus de trois ou quatre compagnes et compagnons.

De plus en plus nombreux

Les chemins de longue randonnée au Québec se multiplient. On en compte une dizaine actuellement.

Le Sentier Notre-Dame-de-Kapatakan, situé dans la région voisine du Saguenay-Lac-Saint-Jean, en fait partie. Il s’étend sur 215 km entre Notre-Dame-du-Saguenay de Rivière-Éternité et Notre-Dame-de-Lourdes de l’Ermitage de Lac-Bouchette.

Un autre chemin est en développement. Connu comme le Chemin de Saint-Rémi, il couvrira 815 km entre Saint-Adrien-de-Ham dans les Cantons de l’Est et Sainte-Florence dans la Matapédia.

Les deux p’tits nouveaux dans le circuit québécois sont La Marche d’Alphonse, dans les Basses-Laurentides, et le Chemin de Saint-Jacques, le Compostelle des Appalaches, dans le secteur de Thetford-Mines et des alentours. Le premier comprend quatre étapes totalisant 100 km et le second, 60 km.

 

Photo : Sur le Chemin des Outaouais qu’elle a effectué en juin dernier, Hélène Grenier s’est arrêté du côté du sanctuaire Notre-Dame-de-Lourdes à Rigaud.

 

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