Le ministère de l’Environnement met Pointe-Lebel à l’amende

Par Charlotte Paquet 29 mars 2016
Temps de lecture :

Baie-Comeau – Pointe-Lebel est en pourparlers avec le ministère de l’Environnement, à la suite d’un constat d’infraction, assorti d’une amende de 5 000 $, reçu pour avoir réalisé des travaux d’urgence à l’enrochement de la rue Chouinard, en décembre 2015.

Le ministère tape sur les doigts de la municipalité parce qu’elle n’a pas obtenu au préalable un certificat d’autorisation.

On se souviendra que le ministère de la Sécurité publique a confirmé, au début de décembre, une aide financière de 25 000 $ pour permettre la réparation d’urgence de l’enrochement, endommagé depuis les grandes marées de décembre 2010 dans la Manicouagan. La sécurité de certains citoyens de la rue Chouinard était en péril, avait défendu le maire.

La municipalité a acheminé une demande de révision au ministère de l’Environnement. Le maire Morin considère qu’il n’était pas nécessaire d’obtenir un certificat d’autorisation puisqu’il était question de réparer un enrochement pour lequel un tel certificat avait déjà été obtenu lors de sa mise en place, voilà plusieurs années. Il est aussi d’avis que le fait d’être partie intégrante de l’aire marine protégée de Manicouagan permettait la réalisation des travaux d’urgence.

De 2006 à 2015, pas moins de 141 000 $ ont été dépensés en honoraires pour des études de toutes sortes dans le dossier de l’érosion des berges. « Pendant tout ce temps-là, il n’y a pas eu une seule roche de déplacée », déplore l’élu.

L’œil sur rolodune

Le système rolodune intéresse plusieurs MRC côtières du Québec. Selon le maire de Pointe-Lebel, Normand Morin, elles surveilleront de près les résultats de l’expérience qui s’amorcera en juin dans le secteur de Pointe-Paradis avec l’espoir de pouvoir implanter la méthode sur leur territoire afin de freiner l’effet des vagues sur leur littoral.

« Après la première année complétée, on va avoir une bonne idée du résultat. Les deux autres années de l’expérience pilote, c’est surtout pour voir si ça tient en place », précise M. Morin.

Rolodune a été imaginé par l’architecte retraité et citoyen du secteur Pointe-Paradis, Laurie Gauthier. Il fait appel à des ponceaux troués à l’intérieur desquels des arbres résineux auront été entassés. Déposé sur la plage au pied du talus, le système devrait permettre d’atténuer l’impact des marées sur les côtes en favorisant la formation naturelle de dunes.

« Rolodune, c’est parti en grand. On vise toujours le mois de juin pour l’implantation », assure M. Morin. La municipalité vient d’ailleurs de déposer une demande d’aide financière au Fonds d’initiatives du Plan Nord pour le projet de 329 000 $. Ce budget couvre les quatre années prévues pour l’expérimentation, soit l’année de l’implantation et les trois années d’évaluation.

Dans les faits, Pointe-Lebel espère recevoir 133 000 $ de la Société du Plan Nord. Déjà, le ministère de la Sécurité publique serait prêt à allonger une somme de 120 000 $ et l’Université du Québec à Rimouski, associé au projet, un montant de 25 000 $.

La mise de fonds de la municipalité se situe à 15 000 $. Quant à la nécessaire participation du milieu, évaluée à 35 000 $, tout laissait croire qu’elle pouvait être injectée en biens et services, mais non. « Ils changent leur règles à tous les jours, affirme le maire. Avant, avec la Société du Plan Nord, on avait le droit de mettre la contribution du milieu en biens et services, mais là, on a 35 000 $ à aller chercher dans le milieu, sinon, pas de subvention », explique M. Morin.

Afin de ne pas retarder le lancement du projet, Pointe-Lebel avancera la somme d’argent.

Partager cet article