Baie-Comeau – Pauline Blouin a confiance que le cancer sera vaincu un jour, même si elle et plusieurs autres ne seront peut-être plus là pour célébrer la victoire. « Quand on va être au ciel et qu’on va voir ça en bas, on va se dire “ maudit que j’ai travaillé pour ça. ”»
Impliquée dans le Relais pour la vie de la Société canadienne du cancer à Baie-Comeau depuis sa toute première édition en 2006, Pauline Blouin tient les rênes du comité organisateur depuis 2010. À 69 ans et à l’occasion du 10e anniversaire de l’événement, elle s’apprête cependant à tirer sa révérence. La personne qui prendra la relève peut cependant être assurée de son support comme coach en 2017.
Pour le moment, personne n’a officiellement levé la main pour lui succéder, mais la présidente demeure positive. « J’ai bon espoir que ça va comme arriver tout seul. Je crois que les gens de Baie-Comeau sont bien trop orgueilleux pour laisser tomber ça. C’est plus de 200 000 $ par année qu’on amasse depuis trois ans. C’est big », indique-t-elle.
L’élément déclencheur
Comme bien d’autres personnes qui s’investissent dans une cause, il y a eu un élément déclencheur pour Pauline Blouin. Le décès de sa sœur Renelle, tout juste une semaine après avoir reçu un diagnostic de cancer du poumon, venait de la secouer. Une autre de ses sœurs a été atteinte d’un cancer des ganglions à l’âge de 38 ans, mais elle s’en est heureusement sortie.
Aussi, quand cinq bénévoles ont organisé le premier Relais pour la vie à Baie-Comeau, à l’invitation de la présidente provinciale de la Société, la Baie-Comoise d’origine Louise Labrie, Pauline Blouin a eu une pensée pour sa sœur disparue. « Je lui ai dit : “Si tu veux que ça marche, c’est toi qui décides. ” » Pas moins de 93 000 $ ont été recueillis sur un objectif de 30 000 $ et, neuf ans plus tard, la récolte totalise 1 455 000 $.
Lors de cette première édition, une seule chose a été difficile à implanter, se souvient la présidente. Il s’agit des luminaires. C’est que les gens ne croyaient pas alors que des bougies déposées dans des sacs allaient réussir à demeurer allumées toute une nuit, en raison de l’humidité ou même de la pluie. Les sceptiques auront été confondus. Depuis, chaque année, quelques milliers de personnes achètent des luminaires à la mémoire d’une personne disparue ou en hommage à une autre combattant la maladie ou ayant remporté son combat.
Le mal du siècle
Si Pauline Blouin donne de son temps depuis dix ans pour la cause, c’est évidemment parce qu’elle y croit. Même s’il faut beaucoup d’argent pour franchir de petits pas dans la recherche, elle garde confiance de vaincre un jour ce qu’elle considère comme le mal du siècle. En 20 ans, n’est-on pas passé d’un taux de guérison des cancers de 20 % à 63 %, rappelle-t-elle. Cependant, ces réussites sont confrontées à une hausse vertigineuse des cas de cancer.
Au soir du 18 juin, au parc des Pionniers, alors que le 10e Relais pour la vie battra son plein, Pauline Blouin rêvera plus que jamais à la guérison complète de tous ceux qui souffrent en raison du cancer. Et, quand elle verra tous ces gens vêtus du chandail jaune du vainqueur, son espoir bondira… une fois de plus. Selon elle, la présence de tous ces survivants apporte la preuve que la recherche, ça marche!
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