Raymond D’Auteuil quitte Baie-Comeau

Par Charlotte Paquet 15 juin 2016
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Baie-Comeau – Baie-Comeau perdra bientôt un autre gros morceau avec le départ de Raymond D’Auteuil pour la ville de Trois-Rivières. À 80 ans bien sonnés, l’ancien directeur général de la Caisse populaire Desjardins de Hauterive et fondateur de la résidence pour aînés qui porte son nom quitte la région après 60 ans pour se rapprocher de ses enfants.

M. D’Auteuil et son épouse Simone ont pris plusieurs mois de réflexion avant de passer à l’action. L’entretien de la maison commençait à peser lourd sur leurs épaules. Ils songeaient à vendre leur propriété et aller vivre dans une résidence avec services. Oui, ils auraient pu demeurer à Baie-Comeau, mais la vie leur montrait plutôt la route vers Trois-Rivières. Ils déménageront le 9 juillet.

Le couple s’en va en Mauricie pour vivre près de leur fille Brigitte, qui a vécu des moments très difficiles ces dernières années avec le décès de sa propre fille suivi de la maladie de son mari. Du coup, les deux Baie-Comois se rapprocheront aussi de leur fils Jean-Pierre, qui réside à Québec. À leur âge, le fait d’habiter à proximité des leurs représente aussi une sécurité. « On s’en va pour finir notre vie de façon plus aisée et être proches des nôtres », souligne M. D’Auteuil. « On ne voulait pas attendre d’être à quatre pattes et d’être incapables avant de déménager », note-t-il.

Le déclic s’est produit en février, lors d’un voyage de retour de Trois-Rivières vers Baie-Comeau. « Je me suis dit : “Si on se fait rentrer dedans par une van, ils (les enfants) vont nous haïr “ », raconte-t-il en faisant référence à l’obligation qu’ils auraient eue de vider et de vendre la maison. Les octogénaires ont décidé de vendre et de préparer leur déménagement pendant qu’ils avaient encore la santé pour y voir. Comme le dira Mme Levasseur, ils aimaient mieux se placer eux-mêmes que de se faire placer!

Un couple engagé

Raymond D’Auteuil et Simone Levasseur ont beaucoup donné à leur communauté. Après une carrière florissante de 41 ans chez Desjardins, qui, en deux ans seulement, l’aura propulsé du poste de commis, à celui de caissier, de comptable et finalement de gérant (directeur général), M. D’Auteuil a pris sa retraite en 1991. « Ça fait 25 ans que je suis à la retraite. Le fonds de pension doit commencer à m’haïr, ça fait 25 ans qu’il paye », souligne l’homme au sens de l’humour proverbial.

Grandement impliqué dans de nombreuses campagnes de financement et au sein du Club de l’Âge d’or de Hauterive, l’homme a mené de main de maître, avec d’autres bénévoles, la concrétisation du projet de la Villa des retraités, devenue la Résidence Raymond-D’Auteuil lors de son inauguration en 2010. Il aura fallu 10 ans de travail parsemés d’embûches et d’espoir avant la coupe du ruban symbolique. La collaboration de l’organisme La Cité des bâtisseurs a été importante dans le succès du projet, précise M. D’Auteuil.

Même si elle a davantage travaillé dans l’ombre, Mme Levasseur s’est tout de même investie pendant 30 ans comme bénévole au Dépannage de l’Anse.

Serein dans la décision

L’octogénaire se dit serein dans sa décision de quitter Baie-Comeau. « Actuellement, je n’ai pas de regrets et d’appréhensions. Ça va peut-être me prendre plus tard. C’est sûr que le premier matin quand je vais me réveiller là-bas… », souligne-t-il.

À ceux qui lui demandent s’il va revenir à Baie-Comeau une fois installé à Trois-Rivières, ce pince-sans-rire leur répond : « C’est sûr que je vais revenir, que ce soit en chair et en os ou encore en cendres. » En effet, M. D’Auteuil et sa femme ont choisi la Manicouagan pour leur repos éternel.

Les deux époux ont beau être sereins dans leur décision, ils n’oublieront jamais la ville qu’ils laissent derrière eux. « Baie-Comeau, on l’a vue grandir pendant 60 ans, on a vu les grands travaux d’Hydro-Québec, ça roulait fort. Il y a eu une progression importante. La fusion des deux villes, ç’a été marquant. On n’oubliera pas ces années-là », affirme M. D’Auteuil.

Le couple se dit heureux d’avoir participé à l’évolution de la municipalité. « C’est sûr qu’on laisse des souvenirs en masse », conclut M. D’Auteuil.

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