Des photos, de l’histoire et Facebook
À 77 ans, Cécile Montigny retrace des pans de l'histoire de Baie-Comeau à partir principalement de ses recherches dans les éditions de l'Observation Post.
Baie-Comeau – Cécile Montigny a un passe-temps pour le moins particulier. Un passe-temps qui l’occupe et la divertit, certes, mais qui fait aussi le bonheur de plusieurs membres du groupe Mes amis de Baie-Comeau sur Facebook. À 77 ans, la dame partage sa passion pour l’histoire par la publication régulière de nombreuses photos d’époque qui touchent le cœur de bien des gens.
Née à Baie-Comeau, Mme Montigny y a vécu jusqu’en 2002. Elle a beau résider aujourd’hui à Québec, sa ville natale et les gens qui l’habitent demeurent précieux pour elle. C’est l’une des raisons pour lesquelles elle s’est lancée dans cette aventure il y a quatre ans et des poussières.
Son périple sur la route de l’histoire de Baie-Comeau, mais aussi sur celle de Franquelin et de Shelter Bay (devenue Port-Cartier), elle le réalise depuis quatre ans à partir principalement des éditions du journal The Observation Post, l’ancienne parution interne de la Quebec North Shore Paper (Produits forestiers Résolu), publiée à tous les mois entre mai 1943 et décembre 1972.
Elle possédait déjà plusieurs numéros du journal ayant appartenu à son père, mais lors d’un voyage à Baie-Comeau au cours de l’été 2016, un citoyen, Hubert Landry, lui a refilé l’ensemble des éditions qui ont été publiées à l’époque. Elles étaient même reliées à raison de deux années par reliure.
La création du groupe Facebook par Édith Beaumont a été en quelque sorte la bougie d’allumage à ce hobby qui peut facilement s’apparenter à un travail de moine tant il occupe la dame. « J’ai commencé par mettre une photo de la construction de la rue Laval, que j’avais trouvée dans l’Observation Post. Ça déboulé. Le monde était heureux », raconte celle qui a grandi sur cette même rue.
Feuilleter, numériser et télécharger
Il n’en fallait pas plus pour que Mme Montigny se lance dans une opération de retour sur le passé. Elle feuillette les numéros de l’Observation Post, numérise les photos une à une ou encore les pages photos du journal et les télécharge sur un disque externe. À ce jour, elle possède plus de 4 600 photos. Elle en a transféré sur des clés USB. « C’est pas mal plus le fun de regarder les photos sur les clés USB qu’à partir du site Mes amis de Baie-Comeau », souligne-t-elle avec vivacité.
Mme Montigny consacre plus d’une heure par jour en moyenne à son loisir. Elle alimente la page Facebook presque au quotidien et, parfois, deux fois ou trois fois plutôt qu’une. À travers ses photos, on découvre le quotidien des travailleurs de l’époque et la vie sociale et économique qui animait la ville alors en plein développement. On voit Baie-Comeau grandir.
Ses trouvailles, qui la comblent de joie, elle est heureuse de les partager. Les membres de la page peuvent ainsi avoir la surprise de se reconnaitre sur une photo ou encore d’apercevoir leurs parents, leurs grands-parents, d’anciens voisins ou des connaissances.
Interrogée pour connaitre la raison qui la pousse à s’investir autant dans ces publications, elle répond tout de go en riant : « C’est parce que c’est de la folie ». Plus sérieusement, elle ajoute le faire autant pour elle que pour les autres.
Récemment, Cécile Montigny a d’ailleurs trouvé une photo de son père, dont la légende soulignait son retour à Baie-Comeau après un séjour au sanatorium de Mont-Joli en 1948. Dans une autre photo, à l’aide d’une loupe, elle a pu identifier son père dans un groupe. « Ça, ça n’a pas de prix », conclut-elle.
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« Cécile, je capote »
Baie-Comeau – « Cécile, je capote. C’est la première photo que mes petits-enfants vont voir de leur grand-père. »
Ce témoignage est l’une des nombreuses marques de reconnaissance reçues par Cécile Montigny pour ses publications dans la page Facebook du groupe Mes amis de Baie-Comeau. Sans s’attarder sur une photo ou une autre, plusieurs la remercient de son labeur et pour tout ce qu’ils découvrent grâce à elle.
Mme Montigny est même devenue une référence pour des gens qui se questionnent sur le passé. Elle cite en exemple le cas du drame survenu à Godbout et impliquant Mgr Napoléon-Alexandre Labrie, sur lequel on l’a déjà abordée. « Moi, j’ai beaucoup de mémoire », avoue celle qui a côtoyé Mgr Labrie dans son enfance.
La septuagénaire ne ressent aucune pression pour enrichir le contenu du groupe Mes amis de Baie-Comeau. « Ce n’est pas une obligation. J’aime tellement ça », avoue-t-elle. L’édition qu’elle a entre les mains n’est pas terminée qu’il lui tarde déjà d’aller fouiner dans la suivante pour faire d’autres découvertes.
Encore deux ans
Au rythme où vont les choses, Mme Montigny estime avoir encore quelques années de travail et de plaisir pour terminer d’éplucher tous les numéros de l’Observation Post qu’elle possède, un véritable trésor pour elle..
« J’en ai pour deux ans encore, je pense bien. J’ai perdu 12 semaines cet été à cause de mon épaule (un ennui de santé). Heureusement que je n’ai pas mon chum, car il japperait après moi », s’esclaffe-t-elle, en référence à son défunt mari.
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