Le Centre des arts tire son épingle du jeu

Par Charlotte Paquet 16 octobre 2016
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Directeur général du Centre des arts de Baie-Comeau depuis 2009, Louis Morin assure qu’il est satisfait des chiffres de fréquentation de l’établissement.

Directeur aux activités artistiques et au développement du Centre des arts de Baie-Comeau depuis 2009, Louis Morin assure qu’il est satisfait des chiffres de fréquentation de l’établissement.

Baie-Comeau – L’Institut de la statistique du Québec (ISQ) rapporte une baisse d’achalandage importante dans les salles de spectacle de la Côte-Nord en 2015. Le nombre de spectateurs a diminué de près de 20 % en un an pour se fixer à 60 824. Au Centre des arts de Baie-Comeau, Louis Morin refuse d’être pessimiste. Bien au contraire, ses propres statistiques sont plutôt encourageantes.

 

Dans son portrait régional de la fréquentation des spectacles publié à la mi-septembre, l’ISQ brosse un tableau sur la réalité québécoise. En cinq ans, le recul moyen de l’assistance se situe à 8,7 % dans les 20 salles de diffusion nord-côtières. Pendant ce temps-là, le Québec accuse une baisse de 1,1 %.

« Dans mon assistance, il peut y avoir une baisse en nombre absolu, mais moi, je considère que je n’en ai pas par rapport à mes prévisions », insiste le directeur Morin. Bien au contraire, ses attentes sont la plupart du temps dépassées. Cela vaut autant pour le nombre de spectateurs espéré pour tel ou tel spectacle que pour la vente de forfaits.

Depuis son entrée en poste en 2009, la population de Baie-Comeau a diminué de 2 000 personnes. Un important ralentissement économique s’est ajouté à cette baisse démographique, ce qui n’est rien pour aider la cause des salles de spectacle. Mais Louis Morin continue de marteler que le Centre des arts tire bien son épingle du jeu.

Au-delà des prévisions

Saison après saison, le directeur établit des prévisions d’achalandage par spectacle à partir de diverses données, notamment l’historique du spectacle. « L’objectif, ce n’est pas d’avoir plus de monde par rapport à l’année précédente, mais c’est selon les prévisions que tu fais », insiste-t-il.

Le bilan de la saison hiver-printemps 2016 a été très bon. M. Morin a excédé ses prévisions de 20 %. Les dernières saisons avaient également permis des résultats positifs, mais pas de cette ampleur. L’automne 2016 s’annonce également très bon, selon les statistiques qu’il collige religieusement.

Le succès de la vente des forfaits est un autre exemple qui prouve la bonne santé de la salle de spectacle, dit-il. De 2011 à 2013, le nombre d’abonnés a crû, avant de connaître une légère baisse en 2014 et 2015. Mais une belle reprise marque l’automne 2016 puisqu’un nouveau sommet de vente est déjà enregistré et la saison n’est pas terminée.

L’offre de forfaits à la carte et non imposés fait toute la différence, affirme le directeur général. Il se réjouit d’ailleurs que l’augmentation observée touche non pas le forfait à deux spectacles différents qui offre un rabais de 10 %, mais plutôt ceux à trois et à quatre spectacles qui sont associés à des rabais de 15 % et de 20 %. « J’ai une baisse de population, mais ceux qui viennent, viennent plus souvent. Ils viennent pour trois ou quatre spectacles », souligne-t-il.

Grands noms

Enfin, M. Morin rappelle que l’offre de spectacles proposée aux diffuseurs a également son importance dans l’achalandage des salles. Les Broue, Lise Dion, Louis-José Houde et Jean-Michel Anctil sont des succès d’achalandage assurés. Et que dire d’une Ginette Reno !

À titre de diffuseur majeur et de la subvention gouvernementale qui va avec, le Centre des arts de Baie-Comeau a aussi l’obligation de couvrir les disciplines du théâtre, de la danse, de la musique et de la chanson dans une proportion de 75 %.

« On essaie de construire les programmations en fonction de 80 % des besoins des gens et de 20 % pour leur faire découvrir autre chose et élargir leurs horizons », souligne M. Morin, tout en rappelant que les citoyens sont nombreux à lui faire des suggestions de spectacles.

Enfin, le grand manitou du Centre des arts rappelle que, pour un artiste, faire salle comble en attirant 840 spectateurs à Baie-Comeau équivaut à faire salle comble à 19 reprises au Capitole de Québec, si l’on se fie au prorata des populations des chacune des villes.