Le CISSS réagit aux déclarations de son ophtalmologiste

Baie-Comeau – La haute direction du Centre intégré de santé et de services de la Côte-Nord (CISSS) réagit vivement aux déclarations du Dr Danny Dreige, ophtalmologiste à l’Hôpital Le Royer, à Baie-Comeau, publiées dans un quotidien de Québec la semaine dernière.
Dans un reportage traitant principalement des médecins spécialistes dont la pratique alterne entre le réseau public et le réseau privé, le Dr Dreige, qui a quitté et réintégré le réseau public à neuf reprises en 2016, commente négativement les équipements dont il dispose à Baie-Comeau. Il souligne que s’il choisit de travailler au privé, c’est pour une question d’accès à des technologies plus avancées et non pour l’argent, car ce n’est pas plus payant.
« J’ai uniquement les choses de base, ici à Baie-Comeau, et je ne peux même pas rêver d’avoir quoi que ce soit. Au lieu de voir le train de la haute technologie passer (…), j’ai décidé de sacrifier mes revenus pour pouvoir être à la fine pointe », confie l’ophtalmologiste dans le Journal de Québec.
« Quand tu lis entre les lignes, c’est presque une république de bananes », illustre pour sa part le directeur des services professionnels et de l’enseignement universitaire au CISSS Côte-Nord, le Dr Roger Dubé, qui défend la modernité et la fiabilité de l’équipement médical du département d’ophtalmologie.
De l’équipement moderne
Au CISSS, on tient à rassurer la population. À l’Hôpital Le Royer, l’ophtalmologiste a accès à de l’équipement technologique moderne et de très bonne qualité. Le Dr Dubé utilise d’ailleurs une image pour décrire la situation. Selon lui, le Dr Dreige aime le iPhone 7 pour la qualité des photos et autres, mais le CISSS lui a plutôt payé un iPhone 5. « C’est quand même pas un iPhone 1 ou un téléphone à cadran », insiste-t-il, tout en se disant assuré que l’ophtalmologiste, qu’il décrit comme un excellent chirurgien de l’œil, ne voudrait pas courir de risques en opérant des patients avec de l’équipement désuet.
« On fait de la chirurgie moderne à Baie-Comeau et ça inclut l’ophtalmologie. On n’est peut-être pas à la fine pointe, mais ce qu’on a est pleinement fonctionnel », insiste le directeur des services professionnels.
Organisation hospitalière
Le Dr Dreige dénonce aussi dans le reportage l’organisation hospitalière à Baie-Comeau qui l’empêche, dit-il, d’opérer plus de patients.
À ce chapitre, le Dr Dubé précise que l’ophtalmologiste a jusqu’à maintenant opéré 156 heures en 2016-2017, soit depuis le 1er avril. Il opère à une cadence de 17 patients par jour et il n’y a pas d’attente qui dépasse trois mois.
« C’est le roulement le plus optimal qu’on a pu avoir », précise encore le porte-parole du CISSS, en notant que 90 % de toutes les chirurgies ophtalmologiques concernent les cataractes.