Construction : en grève pour protéger la conciliation travail-famille
Dany Masse, Marco Émond, Steeve Pilote, Éric Jean et Alexandre Tremblay ont déserté les chantiers de construction mercredi matin afin de protéger la conciliation travail-famille. Photo Le Manic
Baie-Comeau – À l’instar de leurs collègues du reste du Québec, les travailleurs membres de l’Alliance de la construction du Québec dans la Manicouagan sont en grève depuis mercredi matin. Ils disent se battre pour protéger la conciliation travail-famille, qu’ils considèrent remise en question par les demandes de la partie patronale.
« On est là pour revendiquer nos droits et pour le soutien des familles. Les horaires variables, ça n’a pas d’allure. La conciliation travail-famille ne sera plus possible », lance Steeve Pilote, père de deux enfants et électricien membre de la Fraternité interprovinciale des ouvriers en électricité, affiliée à la FTQ.
Les travailleurs dénoncent le fait que les employeurs souhaitent des horaires plus flexibles qui pourraient devancer ou prolonger les journées de travail à l’extérieur de ce qui existe présentement, soit de 8 h à 17 h pour une semaine de 40 heures par semaine. Aussi, si pour une raison quelconque, comme la météo, des heures de travail ne sont pas accomplies en semaine, elles pourraient être reprises le samedi à taux simple.
Éric Jean, un gréviste, voit ces demandes non pas comme un recul, mais comme une ” véritable débarque “. Alain Sirois, un autre travailleur, parle d’abus de pouvoir des entrepreneurs.
Les syndiqués réclament le maintien de leurs acquis au chapitre des conditions de travail. C’est la principale raison qui les ont fait fuir les chantiers de construction mercredi matin pour se regrouper afin de manifester à l’intersection des boulevards Laflèche et Blanche à Baie-Comeau. Les salaires et les avantages sociaux sont des questions pratiquement réglées, selon Steeve Pilote.
Les travailleurs en grève se croisent les mains pour que les négociations, qui se poursuivraient toujours, permettent de trouver un terrain d’entente. Ils espèrent éviter l’imposition d’une loi spéciale par le gouvernement.
Autour de 3 200 travailleurs de la construction sont habituellement à l’œuvre sur la Côte-Nord.
Le milieu des affaires
La Chambre de commerce de Manicouagan (CCM) a émis un communiqué, mercredi matin, afin de plaider pour un règlement rapide du conflit ” afin d’éviter les conséquences majeures d’un arrêt de travail prolongé pour toute l’économie québécoise “, peut-on y lire.
De concert avec son vis-à-vis de la Fédération des chambres de commerce du Québec, le président de la CCM, Pierre Desgagnés, rappelle que l’adage voulant que quand la construction va, tout va, est également inversement vrai. Le conflit de travail de 2013 dans l’industrie de la construction avait fait chuter le produit intérieur brut du Québec de 1,1 %, et ce, pour 10 jours de grève.
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