Des préposés aux bénéficiaires dénoncent le retrait des exigences de formation par le CISSS

Par Charlotte Paquet 24 mai 2017
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Selon le CISSS, un programme de formation est en développement à l’interne. Photo archives Le Manic

Baie-Comeau – La décision du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Côte-Nord (CISSS) de régler son problème de pénurie de préposés aux bénéficiaires (PAB) par l’embauche de personnel non formé fait sortir de leurs gonds des préposés en poste.

Rappelons que le CISSS tiendra vendredi et samedi des activités intensives de recrutement à Baie-Comeau et à Sept-Îles. Parmi la douzaine de titres d’emploi concernés, il y a celui de préposé aux bénéficiaires. Il en manque 22 dans l’ensemble des deux villes.

Dans une note de service reçue de leur employeur vers la mi-mai, les PAB ont appris que l’exigence d’une formation adéquate serait désormais retirée pour l’obtention d’un poste. « Pour nous autres, c’est n’importe quoi. Eux, ils disent que ça ne prend pas de formation, mais moi, quand j’ai été embauchée, il fallait un DEP (diplôme d’études professionnelles) », indique une personne qui tient à garder l’anonymat pour éviter des représailles.

Formation de 720 heures

Le DEP en question représente, selon la travailleuse, une formation de 720 heures réparties sur 23 semaines. Des préposés craignent les conséquences pour les patients de l’embauche d’employés non formés. Ils rappellent aussi que leur métier ne se limite pas qu’à laver des patients. « Ça fait des années que je suis ici et j’en apprends encore tous les jours », ajoute la porte-parole.

Les préposés considèrent que lorsqu’il y a pénurie d’infirmières, le CISSS ne recrute pas des préposés, donc, ça devrait être la même chose en ce qui concerne leur titre d’emploi.

« Qui va former ces gens-là? Nous, c’est sûr qu’on ne les formera pas. On se tient », renchérit la travailleuse en ajoutant que pour donner de la formation, il faut être accrédité. Elle se dit toutefois consciente que son groupe ne pourra éviter l’initiation des nouveaux venus, qui est une obligation.

Une réunion syndicale en trois temps devait être tenue mercredi afin de discuter des exigences pour la formation de PAB et de leur retrait par la direction du CISSS.

Depuis la note de service de la mi-mai, une pétition a été aussi mise en circulation dans les installations du CISSS de Baie-Comeau jusqu’aux Escoumins. Parmi les signataires, on retrouve évidemment des PAB, mais aussi des infirmières et des médecins, d’après l’employée qui a dénoncé la situation.

Réaction du CISSS

Du côté du CISSS, Pascal Paradis, conseiller en communication, affirme que les exigences étaient déjà différentes selon les installations. Même qu’à certains endroits, aucun critère de formation n’était exigé.

« Le CISSS souhaite harmoniser les exigences sur la Côte-Nord. Étant donné la pénurie de préposés aux bénéficiaires, il n’y a plus cette exigence de formation. Toutefois, un programme de formation est en développement à l’interne », mentionne Pascal Paradis. Il souligne que, bien évidemment, la direction du centre est très ouverte à embaucher des personnes formées dans le domaine.

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