Baie-Comeau – Le constat de fausse perception posé par la Sûreté du Québec dans le dossier de la vitesse excessive dans les parcs de maisons mobiles de la Rivière et Bonne entente à Baie-Comeau fait rager le conseiller municipal du quartier, Sébastien Langlois.
« La SQ est plus préoccupée présentement à sauver son image qu’à être à l’écoute des citoyens », lance avec véhémence celui qui n’a pas hésité à écrire sa façon de penser dans une lettre destinée aux dirigeants du poste de la MRC de Manicouagan.
On se souviendra que l’élu et une citoyenne du quartier ont fait une sortie publique, au début de mois de juin, pour dénoncer les dangers pour la sécurité des résidents en raison de la supposée présence de nombreux automobilistes au pied pesant. La semaine dernière, la Sûreté du Québec dressait le bilan des interventions de surveillance faites par ses patrouilleurs et concluait à une perception fausse de vitesse excessive plutôt qu’à une réalité.
Qu’à cela ne tienne, le conseiller municipal accuse littéralement la police de manquer de transparence. Ce qu’elle se garde bien de dévoiler, insiste-t-il, c’est qu’elle a réalisé ses patrouilles et ses opérations cinémomètre en tenant compte d’une limite de vitesse de 50 km/h et non de 30 km/h, tel qu’indiqué pourtant sur un panneau à l’entrée de chacun des deux parcs (rues De Champlain et Fafard).
« Ils ont fait l’opération radar à 50 km/h, alors que ça devrait être 30, et comme ils tolèrent 10 km de plus, ils ont permis jusqu’à 60 », déplore Sébastien Langlois. « Rouler 55 dans les parcs de maisons mobiles est dangereux et c’est actuellement toléré par votre organisation. Je ne peux pas rester silencieux et serein avec votre sortie médiatique. Ma réponse ne sera pas tendre et mon ton va changer », peut-on lire dans sa lettre.
Dormir au gaz
La SQ refuse d’appliquer la limite de vitesse à 30 km/h dans toutes les rues des parcs de maisons mobiles à Baie-Comeau, hormis les artères sur lesquelles se trouvent les panneaux. Elle considère que la limite doit être d’un minimum de 50 km/h partout où il n’y a aucun panneau de signalisation.
« Ça fait 15 ans que la SQ dort au gaz et ils viennent de se réveiller (depuis la sortie publique du début de juin) que le 30 km n’est pas bon pour eux dans l’ensemble des parcs de maisons mobiles de la Ville. C’est leur interprétation. Pour ne pas tomber dans une chicane légale, nous avons décidé de modifier notre règlement », souligne le conseiller municipal.
Ainsi, la Ville de Baie-Comeau doit adopter, en aout, une modification à son règlement sur la circulation et le stationnement qui lui permettra d’ajouter la mention « zone » sur le panneau de signalisation à l’entrée des parcs et régularisera la situation dans l’esprit des policiers. Un avis de motion en ce sens été donné à la séance du conseil municipal du 4 juillet.
Sébastien Langlois n’en revient pas que les panneaux de la Ville sont en place depuis une quinzaine d’années afin de limiter la vitesse à 30 km/h dans les parcs de maisons mobiles, mais que la SQ vient de « se réveiller ».
« Le fait que la SQ vient de se rendre compte qu’elle ne pouvait appliquer le 30 km, selon son interprétation, 15 ans plus tard, prouve qu’ils n’ont pas fait leur job durant toutes ces années », martèle encore l’élu et citoyen du parc de la Rivière.
Sagesse d’attendre
Avant de tirer des conclusions sur une fausse perception de vitesses élevées, Sébastien Langlois considère que la SQ aurait dû avoir la sagesse d’attendre que les correctifs soient apportés au panneau de 30 km/h afin que cette limite de vitesse soit appliquée partout dans les parcs.
Selon lui, en pareilles circonstances, une opération radar aurait permis de brosser un portrait véritable de la situation.
« Avec cette stratégie de communication douteuse, vous continuez à entretenir le cynisme envers votre organisation », conclut le conseiller dans sa lettre.
La Ville beaucoup moins cinglante que Langlois
Baie-Comeau – Du côté de la Ville de Baie-Comeau, on adopte un ton beaucoup plus posé que le conseiller Sébastien Langlois à propos de la vitesse dans les parcs de maisons mobiles.
« Nous collaborons étroitement avec la Sûreté du Québec pour ce qui est de la sécurité routière, incluant la vitesse, notamment par le biais de notre Comité de sécurité routière qui analyse des demandes citoyennes et fait ses propres études sur le réseau routier pour l’améliorer et le rendre sécuritaire pour la population », a lancé le porte-parole de la municipalité, Mathieu Pineault.
« Concernant l’affichage de 30 km/h dans les parcs de maisons mobiles, il y avait un risque potentiel de contestation des contraventions de vitesse qui nécessitait une modification à notre règlement sur la circulation et le stationnement. Celui-ci sera adopté à la séance du mois d’août prochain », a enchainé le responsable des communications.
Pour le reste des affirmations de M. Langlois, M. Pineault préfère s’abstenir de commenter.
« La Ville a pleinement confiance en la Sûreté du Québec et en nos policiers locaux pour la sécurité sur nos routes », a-t-il conclu.
Par STEEVE PARADIS
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