L’abondance du bar rayé étonne les connaisseurs

Par Charlotte Paquet 10 août 2017
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La Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs réclame l’ouverture de la pêche au bar rayé. Photo archives Le Manic

La Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs réclame l’ouverture de la pêche au bar rayé. Photo archives Le Manic

Baie-Comeau – L’abondance du bar rayé sur la Côte-Nord cet été ne surprend pas que les pêcheurs qui en capturent bien involontairement avant de les remettre obligatoirement à l’eau. La Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs (FQCP) s’étonne aussi que l’espèce soit en quantité aussi abondante dans la région.

Depuis cinq ans, l’organisme réclame l’ouverture de la pêche au bar rayé en raison des populations importantes observées dans le fleuve Saint-Laurent. Encore la semaine dernière, il a martelé son message en incluant, cette fois-ci, la possibilité de le prélever dans les rivières à saumon.

Le fait de viser maintenant la Côte-Nord pour une éventuelle ouverture de la pêche, c’est nouveau au sein de la fédération.

Que le poisson soit rendu aussi loin à l’est a de quoi surprendre, mais sa présence milite encore plus en faveur d’un changement.

« On se rend compte qu’effectivement, il (le bar) est là et à des endroits où on ne s’attendait pas nécessairement qu’il soit en quantité aussi abondante, comme sur la Côte-Nord », souligne Stéphanie Vadnais, conseillère en communication à la FQCP.

Comme le bar rayé est encore considéré comme une espèce en péril au Canada, sa pêche est interdite. La surpêche des années 60 lui a fait mal. Cependant, à compter du début des années 2000, sa réintroduction dans le fleuve s’est amorcée. Or, aujourd’hui, force est de constater que la démarche a eu du succès.

Selon Mme Vadnais, une pêche adaptée, balisée et responsable est de beaucoup préférable à la situation actuelle d’absence de contrôle de la population grandissante de bars rayés dans le fleuve. « La pression populaire (celle des pêcheurs), on la sent sur le terrain », affirme la porte-parole.

Retombées économiques

En plus de faire le bonheur des pêcheurs, l’ouverture de la pêche au bar rayé aurait sans aucun doute des retombées économiques dans les communautés. C’est ce qui s’est d’ailleurs passé voilà quelques années lorsque cette pêche a été permise à nouveau dans un secteur de la Gaspésie.

« On le voit dans la Baie-des-Chaleurs. Ç’a été exceptionnel ce que cela a amené », mentionne la porte-parole en référence aux gens qui s’y sont rendus spécifiquement pour la pêche au bar rayé. « C’est un poisson facile à pêcher et dans le fleuve, tu n’as pas besoin de permis de pêche. C’est du bonbon pour la relève », ajoute-t-elle.

La fédération comprend la pertinence de mieux documenter la présence de bars rayés, comme s’y est engagé le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, mais elle demeure d’avis qu’il y a tout de même urgence d’ouvrir la pêche puisqu’il ne fait plus de doute que la ressource est bien présente.

Elle suggère également que la gamme de taille minimale en vigueur pour la capture du bar rayé soit réévaluée.

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