Cinoche: Christian Bégin se montre sous un autre jour

22 janvier 2018
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Christian Bégin a accepté comme un cadeau le rôle que Robert Morin lui a offert dans Le problème d’infiltration.

Dans le cadre du Festival du film international de Baie-Comeau, l’acteur Christian Bégin était de passage à Baie-Comeau le temps d’une fin de semaine afin de participer à la causerie sur le film Le problème d’infiltration, dans lequel il tient le rôle principal.

Christian Bégin l’avoue lui-même, il joue le rôle d’un « pervers narcissique », le docteur Louis Richard, qui travaille en chirurgie esthétique et qui assiste, impuissant, à l’effondrement du monde qui l’entoure et qu’il croyait maîtriser. Le spectateur assiste à la descente aux enfers du personnage, dans une ambiance anxiogène.

« Jouer un personnage comme ça, ce n’est pas le genre de rôle qu’on attend dans une carrière. J’ai pris ça comme un cadeau de pouvoir jouer dans ce film », admet Christian Bégin. Un membre de l’équipe de tournage du réalisateur Robert Morin a proposé au réalisateur d’offrir le rôle à M. Bégin, proposition qu’il a acceptée.

L’acteur convient que sa présence dans ce film est un contre-emploi pour l’image qui le suit à la télévision. « Mon plaisir, ce n’est pas de me jouer moi-même, c’est de jouer des personnages qui sont parfois loin de ce que je suis. Donc oui, c’est un contre-emploi, mais une très bonne chose que j’aie pu jouer un rôle très loin de l’image que j’ai à la télévision par exemple. Les gens m’ont avoué qu’ils ont oublié Christian Bégin et qu’ils ont embarqué totalement dans l’histoire. »

Afin d’être à la hauteur, cela nécessite beaucoup de préparation. « J’ai lu sur les personnages narcissiques afin de comprendre comment ils construisent et comment ils voient le monde autour d’eux. Je me suis ensuite laissé guider par le scénario et par le travail de l’équipe technique », affirme l’acteur.

Du côté de la technique, tout est organisé comme du papier à musique. « Je dois penser, par exemple, à m’arrêter pour laisser passer la caméra à certains moments, en plus de maintenir le jeu du personnage. Cela demande beaucoup de travail », poursuit-il.

La technique au service du film

Le travail de Robert Morin à la réalisation, le scénario du film et les techniques cinématographiques ont été la combinaison gagnante afin de créer l’effet anxiogène que voulait imposer le réalisateur, estime Bégin.

« Le film donne l’impression qu’il est construit en six plans-séquence. Certains plans sont plus courts, mais donnent l’effet d’un plan-séquence très long. Même si certains plans prennent sept minutes de tournage, cela demande un niveau de concentration très différent », explique Christina Bégin.

En plus des plans de caméra, on remarque plusieurs jeux de lumière au cours du film. Ces effets viennent du cinéma expressionniste allemand, qui ont grandement influencé la direction de Robert Morin. « Les effets de lumière ont à la fois la fonction de montrer l’état intérieur du personnage qui sombre dans le cauchemar et sont aussi un exercice de forme que Robert Morin avait le goût d’explorer », raconte l’artiste.

L’acteur affirme être très heureux d’avoir travaillé sous la direction de ce réalisateur et croit que ce film est l’un de ces films les plus accomplis au niveau cinématographique. « Robert était dans un terrain de jeu qui lui faisait plaisir et il était entouré d’une bonne équipe technique, qui croyait en ce qu’il voulait faire. Somme toute, c’est une très belle rencontre avec Robert Morin », raconte-t-il.

Sa présence à Cinoche

Christian Bégin était présent à Baie-Comeau afin de participer à la causerie sur son film, qui s’est tenue samedi soir à 19 h au Café L’Arseno. L’acteur avoue que les gens étaient ébranlés après le visionnement du film, mais qu’ils ont apprécié l’œuvre.

Il est d‘ailleurs très heureux d’avoir participé au Festival du film international de Baie-Comeau, qui est pour lui bien plus qu’un festival de cinéma.

« Le fait que le cinéma soit à un seul endroit crée un point de ralliement pour la communauté. Au-delà de l’événement culturel, cela devient un lieu social, où les gens se rencontrent. L’esprit de communauté est plus présent dans les festivals de région. De plus, la programmation est très intéressante, c’est comme un rêve de cinéphile de voir ces films et de pouvoir en discuter après », lance-t-il.

Christian Bégin ne dit pas non au cinéma, si un rôle se pointe pour lui à l’horizon. Il sera cependant très occupé pour les mois à venir. Une tournée de théâtre pour sa pièce Pourquoi tu pleures ? débute la semaine prochaine et son émission Y’a Du monde à messe sera de retour à la télévision. Il est aussi en période d’écriture pour un roman qui s’inspire des personnages de sa dernière pièce.

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