Mise sous tutelle et séance d’information publique – « C’est exceptionnel ce qu’on a fait à Baie-Trinité » – Denis Michaud

Par Charlotte Paquet 22 février 2018
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Selon le délégué de la Commission municipale du Québec, Denis Michaud, la séance d'information tenue dans le cadre de la mise sous tutelle du village de Baie-Trinité est quelque chose d'exceptionnel.

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Baie-Comeau – Si la Commission municipale du Québec (CMQ) a pris la peine d’aller à la rencontre des citoyens de Baie-Trinité en séance d’information la semaine dernière, c’est que la situation très particulière de la municipalité l’exigeait, car pareille démarche est exceptionnelle lors d’une mise sous tutelle.

« C’est très très rare. C’est exceptionnel ce qu’on a fait à Baie-Trinité. On l’a fait parce qu’il y avait beaucoup de rumeurs et qu’il y a un nouveau conseil avec des gens n’ayant pas beaucoup d’expérience dans la gestion municipale. La Commission sentait le besoin d’aller clarifier certains points », explique Denis Michaud, délégué adjoint de l’organisme pour le dossier de Baie-Trinité.

La machine à rumeurs rapportait, entre autres choses, que le compteur allait être remis à zéro pour la perception des taxes en souffrances, ce qui est tout à fait faux. « On a invité la population à payer les taxes. Il y a beaucoup de personnes qui ont des arrérages. Certaines n’ont pas payé leurs taxes depuis quelques années », souligne celui qui a accompagné la déléguée principale au dossier, France Thériault, lors de la séance d’information du 13 février, courue par plus d’une centaine de personnes.

Outre la question des taxes, il y a aussi des rentrées d’argent à percevoir pour des services rendus par la municipalité, comme des travaux réalisés pour des entrées d’eau. Au total, le maire par intérim, Serge Lestage, a parlé d’une somme de quelque 150 000 $ à récupérer.

Bureau en désordre

Les deux délégués ont passé une journée au bureau municipal avec M. Lestage la semaine dernière, mais le désordre y régnant ne les a pas aidés à y voir plus clair sur la situation de la municipalité. Plusieurs tâches nécessaires dans le suivi administratif ont été esquintées. « On est à l’étape de rassembler les informations pour avoir le portrait réel des finances », précise M. Michaud.

Le processus d’embauche d’un nouveau directeur général temporaire est amorcé. Le porte-parole évalue que l’affaire sera réglée d’ici deux à quatre semaines. « On a rencontré certains candidats qui sont prêts à venir à Baie-Trinité le temps de remettre de l’ordre. Ce sont des gens qui ont beaucoup d’expérience en situation critique », souligne M. Michaud.

Une fois le ménage effectué, la personne retenue sur une base temporaire aura à mettre la main sur un nouveau directeur général qui aura les qualifications nécessaires pour s’acquitter de son mandat dans une municipalité cette taille.

Pas la police

La tutelle ne signifie pas que la CMQ jouera à la police et ça, Mme Thériault et M. Michaud l’ont bien fait comprendre aux citoyens la semaine dernière. « Une tutelle, c’est pour prendre de bonnes décisions et rétablir une situation problématique », souligne le délégué. Le conseil municipal continue son travail, mais ses décisions doivent être entérinées par la commission. Par contre, ce qui touche les relations de travail, comme des embauches ou des congédiements, demeure l’apanage de l’organisme.

À travers la province, seule la municipalité de Baie-Trinité est actuellement sous tutelle. La plus récente tutelle, celle de la localité de L’Assomption, s’est terminé à la fin de l’hiver 2017 après 20 mois. Au cours des 25 dernières années, la durée moyenne a été de 18 mois. « On peut être à Baie-Trinité pendant trois ans, comme pendant 12 mois », conclut M. Michaud.

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