Un quotidien avec les enfants des autres depuis 16 ans

Par Charlotte Paquet 8 juin 2018
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« Je suis tombée en amour avec le métier », s’est exclamée Mylène Blanchette, responsable d’un service de garde en milieu familial depuis 2002. Photo Le Manic

« Je suis tombée en amour avec le métier », s’est exclamée Mylène Blanchette, responsable d’un service de garde en milieu familial depuis 2002. Photo Le Manic

Baie-Comeau – Il y a 16 ans, Mylène Blanchette, alors nouvelle maman, est devenue éducatrice d’un service de garde reconnu en milieu familial et, rapidement, elle s’est sentie comme un poisson dans l’eau dans ce nouvel univers.

« Je suis vraiment tombée en amour avec le métier », souligne d’entrée de jeu la dame en riant lors d’une entrevue réalisée dans le cadre de la Semaine des services de garde éducatifs à l’enfance.

Au fil des ans, le métier a changé. « Oui, la réalité familiale a beaucoup changé, ça a évolué et les méthodes éducatives aussi ont beaucoup évolué. Je dirais qu’on est très près des mamans qui allaitent. Il faut faire une place aux mamans qui veulent venir allaiter parfois sur l’heure du dîner, ce que je voyais moins à mes débuts », cite-t-elle en exemple.

Le nombre plus élevé de familles séparées et de familles recomposées (avec la réalité de la fratrie très grande) est aussi plus marquant aujourd’hui.

Des changements ont aussi touché les interventions et la pédagogie avec le temps, d’ailleurs au grand bonheur de Mylène Blanchette. « Je trouve que ça me ressemble de plus en plus la pédagogie, qui est vraiment de laisser l’enfant agir sur son développement, lui permettre des choix, d’être autonome et ça correspond beaucoup dans ma façon de travailler avec eux », note-t-elle.

Les avantages

Qui dit service de garde en milieu familial dit également multiâge. Si cela représente des défis d’adaptation pour l’éducatrice, pour les enfants, il y a des avantages certains. C’est à tout le moins l’avis de Mme Blanchette, dont les six places au permis sont pour deux poupons (18 mois et moins) et quatre enfants.

« Il faut vraiment aller chercher des activités où chacun, même s’ils ont des âges variés, y trouve son compte. Il ne faut pas que ce soit trop facile pour les grands et trop difficile pour les petits », indique l’éducatrice. Selon elle, l’avantage du milieu familial, c’est que les petits s’inspirent des grands. « C’est vraiment stimulant. Ils voient les autres jouer, marcher et manipuler les jouets et c’est comme ça qu’ils apprennent », dit-elle.

Tout comme les autres responsables de service de garde en milieu familial, Mylène Blanchette doit jongler avec la réalité de ses propres enfants (une fille de 17 ans et un garçon de 10 ans) et de son conjoint. La vie privée de la famille se déroule au rez-de-chaussée, tandis que le milieu de garde occupe le sous-sol, sauf pour les repas qui se prennent ensemble à la salle à manger.

Son conjoint est aussi son remplaçant. Il a fait les formations obligatoires et, lorsqu’il le faut, il peut dépanner.

Une trentaine d’enfants

Depuis 2002, une trentaine d’enfants sont passés dans le service de garde de Mylène Blanchette. Son but a toujours été de bien les préparer à l’école et pas uniquement au niveau des connaissances et des acquis, précise-t-elle. « C’est aussi la confiance en soi, leur estime et les compétences sociales. Ça les outille pour l’école. S’ils ont des conflits, ça se règle mieux s’ils sont bien outillés au départ. »

La plupart de ces jeunes, elle les a gardés de l’âge de bébé jusqu’à leur entrée à l’école et le premier dont elle s’est occupée a aujourd’hui 22 ans. Elle en croise certains à l’occasion.

« Ce sont des jeunes qui viennent me revoir, qui sont rendus au cégep. Je suis fière de leur parcours, car j’y ai participé un petit peu. Les parents aussi ont une reconnaissance envers moi, même les anciens. Ça, c’est toujours valorisant dans notre profession », assure l’éducatrice.