Feu de Labrieville : Guy Desjardins retrouve son chalet en ruines

Par Charlotte Paquet 17 juillet 2018
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Il ne reste plus que des ruines du magnifique chalet de Guy Desjardins, au lac Bardot, sur le territoire de la ZEC de Labrieville. Photo courtoisie

Baie-Comeau – Guy Desjardins ne s’attendait pas à des miracles et il n’en a pas eu. Mardi matin, avec  la levée complète de l’interdiction de circuler en forêt dans la zone du dévastateur incendie près de Labrieville, le villégiateur a pu constater sur place, au lac Bardot, que son chalet n’était plus que ruines. Ses appréhensions se sont matérialisées, comme c’est le cas pour bien d’autres personnes.

On se souviendra que le Forestvillois, propriétaire d’un chalet qui appartient à sa famille depuis 1964, avait témoigné dans les pages du journal Le Manic du 11 juillet. Il exprimait alors ses craintes que le bâtiment et tout ce qu’il contenait aient subi les foudres du feu de forêt. « Ça regarde ben mal. On espère, mais on n’espère pas trop quand même », avait-il déclaré.

Or, pour la première fois depuis qu’il a été évacué des lieux le 27 juin, le lendemain même du début de l’incendie, M. Desjardins a pu se rendre à sa propriété mardi matin. Parvenu à proximité du site, il avoue s’être rendu compte qu’il n’apercevait pas son chalet à travers les arbres comme à l’habitude. Dès lors, il s’est douté que le bâtiment était réellement disparu en fumée. Sur place, un spectacle de désolation l’attendait d’ailleurs. Tout était brûlé, sauf quelques pièces de métal.

« J’avais un gros poêle Bélanger en fonte, et ç’a fondu », raconte l’homme pour illustrer l’intensité des flammes. Autour de son ancien petit coin de paradis, la verte forêt n’est plus. Il ne reste que quelques chicots encore debout, pour quelque temps du moins. « Ç’a brûlé jusqu’en dessous des racines. Il n’y a plus d’humus. Les arbres tombent, car il n’y a plus de racines et il n’y a plus rien pour les retenir », précise-t-il.

C’est fini!

L’homme de 65 ans n’a pas l’intention de rebâtir le chalet qu’il avait rénové au fil des années depuis le début de sa retraite. « Moi, je ne rebâtis pas. Je ne recommence pas », affirme-t-il, tout en soulignant que pour d’autres qui ont tout perdu comme lui, la réflexion se poursuit.

M. Desjardins évalue à environ 100 000 $ l’investissement qui serait nécessaire pour reconstruire son chalet tel qu’il était et l’équiper de la même façon. Mercredi (18 juillet), il doit retourner au lac Bardot en compagnie d’un expert en sinistre puisqu’il avait souscrit une assurance pour son chalet. « J’avais pris une assurance de base contre le feu en me disant si ça brûle, j’aurai un montant d’argent pour faire le ménage », dit-il.

Parlant de nettoyage des propriétés ravagées par le feu, le villégiateur affirme avoir échangé avec un représentant de la ZEC de Labrieville (zone d’exploration contrôlée) à ce sujet. Il pense que la ZEC et la MRC de la Haute-Côte-Nord pourraient peut-être offrir un coup de main aux gens. « On va attendre de voir comment ça va se régler pour nettoyer les sites », souligne-t-il.

Enfin, après avoir vu, impuissant, son chalet disparaître en raison du feu de forêt, M. Desjardins conclut son témoignage avec un brin de philosophie : « Je vais dire comme mon père disait, il faut accepter les choses qu’on ne peut changer. »

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