Tarif dissuasif et contrat avec GPU.ONE – La Régie de l’énergie donne raison à la Ville de Baie-Comeau

Par Charlotte Paquet 18 juillet 2018
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Le maire Yves Montigny se réjouit de la décision de la Régie de l'énergie concernant la validité du contrat paraphé entre la Ville de Baie-Comeau et GPU.ONE. On l'aperçoit ici au côté de Vladimir Plessovskikh, directeur général de l'entreprise. Photo archives Le Manic

Le maire Yves Montigny se réjouit de la décision de la Régie de l’énergie concernant la validité du contrat paraphé entre la Ville de Baie-Comeau et GPU.ONE. On l’aperçoit ici au côté de Vladimir Plessovskikh, directeur général de l’entreprise. Photo archives Le Manic

Baie-Comeau – Le contrat signé en avril 2018 entre la Ville de Baie-Comeau et GPU.ONE pour l’ouverture d’un centre de données utilisant la technologie des chaînes de blocs est bel et bien valide, comme vient le confirmer la Régie de l’énergie du Québec, à la grande joie du maire Yves Montigny et du promoteur.

« La Régie nous donne raison », lance l’élu, en rappelant que le bloc de 15 mégawatts (MW) faisant partie du contrat (5 au départ et 10 dans une phase ultérieure) pourra être vendu au tarif LG. Il s’agit du tarif imposé aux grands consommateurs (5 000 kilowatts et plus) et non d’un tarif préférentiel, insiste-t-il.

Dans une décision rendue vendredi à la suite des audiences des 26 et 27 juin, la Régie confirme que l’entente conclue pour un approvisionnement total de 15 MW à partir du réseau électrique municipal n’est pas touchée par l’imposition du tarif dissuasif provisoire de 15 cents par kilowattheure qu’elle vient de consentir à Hydro-Québec pour les nouveaux clients du monde des chaînes de blocs et de la cryptomonnaie.

Ce tarif prévaudra jusqu’à ce qu’elle se penche sur le fond du dossier et détermine le tarif approprié à cette nouvelle catégorie de consommateurs. Rappelons que le maire Montigny a âprement défendu le bien-fondé du contrat signé avec GPU.ONE devant la Régie de l’énergie, notamment en insistant sur le fait qu’il a été paraphé avant l’imposition du moratoire imposé par le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Moreau. Il avait également milité en faveur de l’autonomie des municipalités propriétaires de leur réseau électrique.

Des risques

Selon l’élu, avec la demande de tarif dissuasif d’Hydro-Québec, le risque était réel que le promoteur fasse marche arrière. « Ç’a créé de l’inquiétude pour la Ville, pour l’entreprise et pour ses futurs clients », indique-t-il. Avec son futur centre à Baie-Comeau, le deuxième au Québec, GPU.ONE fera de l’hébergement de données, notamment en imagerie médicale pour le compte de l’Université McGill.

« Ça permet vraiment à GPU.ONE de se lancer. On est bien contents de pouvoir les brancher. Ils étaient ici la semaine dernière pour leur projet. Là, Mirabel (leur autre projet) est fini et ils travaillent à temps plein sur le projet de Baie-Comeau », assure Yves Montigny, déplorant le fait que le moratoire, les audiences et l’attente de la décision de la Régie de l’énergie aient retardé les choses pour l’entreprise.

Faut-il rappeler que les revenus générés par la vente de 15 MW d’électricité représenteront annuellement 1,3 M$ de plus dans les coffres municipaux. Et à cela, s’ajouteront des revenus de taxation. Ces rentrées d’argent seront plus que bienvenues pour une ville qui perd 1,7 M$ par année depuis la vente du barrage et de la centrale McCormick par Produits forestiers Résolu (alors propriétaire à 60 %) à une coentreprise détenue par Hydro-Québec et Alcoa.

Par ailleurs, le maire se réjouit aussi que la Régie confirme dans sa décision que la dizaine de municipalités propriétaires de leur réseau électrique, comme Baie-Comeau, n’ont pas l’obligation d’acheter leur électricité auprès d’Hydro-Québec.

Même si à court terme, ça ne change rien, il croit que dans le futur, la donne pourrait changer.

Enfin, ce qui réjouit beaucoup moins Yves Montigny, c’est d’apprendre que l’état de New York, voisin du Québec, vient d’ouvrir les vannes aux mineurs de cryptomonnaies, alors qu’une bonne partie de son électricité provient d’un contrat d’approvisionnement avec Hydro-Québec.

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