Dossier du pavage de la rue Pascal-Comeau – « Il y a quelqu’un à Québec qui n’a pas fait sa job » – le maire Jean-Yves Bouffard

Par Charlotte Paquet 3 octobre 2018
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Le plus récent Panorama des régions de l'Institut de la statistique du Québec dresse un portrait peu reluisant de la Côte-Nord.

Voici les variations moyennes de la valeur des résidences selon les différents secteurs. Capture d’écran site Internet VBC

Baie-Comeau – La municipalité de Godbout a lancé d’importants travaux d’asphaltage de la rue Pascal-Comeau au début de la semaine dernière. Pour financer en partie ce projet de 800 000 $, une subvention de 200 000 $ aurait été promise par le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports (MTMDET), mais elle n’est pas venue.

À quelques jours du début du chantier, le ministère aurait avisé la municipalité que l’aide financière ne viendrait pas parce que les coffres du programme d’aide à la voirie locale étaient vides, explique le maire Jean-Yves Bouffard, en beau fusil.

« Notre dossier est resté sur un bureau. Il y a quelqu’un à Québec qui n’a pas fait sa job », lance-t-il d’un ton mordant. Il a bien l’intention de retourner demander des comptes aux fonctionnaires une fois le nouveau gouvernement en poste.

Pourtant, le dossier soumis par Godbout avait été bien accueilli par le MTMDET. « Dans la lettre qu’on a du ministère, on nous dit que notre dossier est complet. Notre job a été très bien faite. Le ministère nous a dit que notre dossier était accepté et de commencer les travaux dès qu’on aurait reçu notre lettre », assure l’élu.

Depuis juillet dernier, le ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire a, pour sa part, confirmé le versement d’un montant de 393 000 $ en vertu du programme de la taxe sur l’essence et de la contribution du Québec (TECQ).

Participation à la hausse

La municipalité devait injecter 208 000 $, mais devra finalement assumer 408 000 $. Pour une petite municipalité dont le budget de fonctionnement annuel s’élève à 754 000 $, c’est énorme, martèle M. Bouffard. Il n’a cependant pas l’intention d’endetter ses citoyens et puisera le manque à gagner dans le surplus libre.

Si la municipalité a décidé d’aller de l’avant avec les travaux malgré tout, c’est pour éviter que la hausse faramineuse du coût du bitume observée ces derniers mois fasse bondir les coûts du projet s’il se réalisait en 2019.

La municipalité travaillait à ce dossier depuis novembre 2017. Avoir su que le MTMDET n’aurait pas contribué, M. Bouffard affirme que d’autres projets réalisés ces derniers mois auraient été retardés afin de diminuer l’impact sur les finances publiques.

Réaction du ministère

Du côté du ministère, le porte-parole Guillaume Paradis affirme que, contrairement aux prétentions du maire Bouffard, aucun projet n’a été refusé cette année. « Les analyses (de dossiers) se poursuivent afin de présenter des recommandations au ministre », dit-il, niant que les coffres du programme soient vides.

Par contre, M. Paradis reconnaît que depuis une dizaine de jours, quelques cas similaires à celui de Godbout ont été portés à l’attention du ministère, notamment du côté de Saint-Urbain dans Charlevoix. « Il peut y avoir eu des accords de principe, mais pas de confirmations », assure-t-il.

Le porte-parole ajoute que si Godbout n’obtenait pas une aide cet automne, elle « demeurait admissible pour une aide financière ultérieure et n’aurait pas à soumettre, à nouveau, son dossier ».

Depuis l’entrée en vigueur du nouveau programme d’aide à la voirie locale en mai dernier, 76,5 M$ ont été versés pour la réalisation de 129 projets. L’analyse des dossiers est effectuée selon l’ordre de réception par le ministère.

Le Manic a tenté de savoir si le dossier de Godbout se trouvait dans les prochains à être confirmés et si la municipalité demeurait admissible à une aide financière bien que les travaux soient commencés, mais les réponses étaient toujours attendues au moment de mettre sous presse.

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