Main-d’œuvre en santé : un problème de rétention, selon la CSN

Par Charlotte Paquet 11 Décembre 2018
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Sébastien Lebreux et Guillaume Tremblay, respectivement vice-président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des services paratechniques, auxiliaires et de métiers de la santé et des services sociaux et président du Conseil central Côte-Nord de la CSN (à l’avant), sont entourés de Robert Bois, Ian Morel, Steve Heppel et Verna Jean, représentant des syndicats d’employés du réseau de la santé affiliés à la CSN. Photo Le Manic

Baie-Comeau – Le principal problème de main-d’œuvre auquel est confronté le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord n’est pas tant le recrutement, mais plutôt la rétention des employés déjà en poste, martèle la CSN.
En conférence de presse lundi, des représentants syndicaux des travailleurs du réseau de la santé, représentés par la Fédération de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord (CSN), ont réclamé une fois de plus l’amélioration des conditions de travail de leurs membres pour freiner les démissions et ainsi atténuer la pression sur le recrutement.
« On a des chiffres qui parlent », a lancé le président du Conseil central Côte-Nord de la CSN, Guillaume Tremblay. Depuis le 1er avril 2018, 374 embauches ont été réalisées pendant que 360 départs étaient enregistrés.
La surcharge de travail, le temps supplémentaire obligatoire, les congés et vacances refusées et les salaires offerts dans le réseau par rapport à ceux du secteur privé sont autant d’éléments qui, selon M. Tremblay, incitent des travailleurs à quitter le bateau.
« On pense que c’est plus vers la rétention qu’il faut mettre les efforts. Le recrutement, c’est une belle chose, mais si tu ne retiens pas tes employés… », a pour sa part souligné Ian Morel, vice-président du Syndicat des employés de bureau et administratif.
Dénonciations publiques
Contrairement à ce que le président-directeur général du CISSS, Marc Fortin, a récemment déclaré, ce ne sont pas les dénonciations publiques qui nuisent au recrutement de la main-d’œuvre, mais bien la réalité sur le plancher des vaches, arguent les représentants syndicaux.
« On ne se met pas la tête dans le sable, on fait partie des gens qui dénoncent. Quand on dénonce, c’est qu’on est rendu au bout d’un processus. C’est clair que pour nous, quand les choses ne bougent pas, on doit se rendre à des dénonciations publiques », a indiqué Guillaume Tremblay.
La CSN applaudit tout de même l’offensive de recrutement sur le web et les médias sociaux que vient de lancer le CISSS. Elle voit également d’un très bon œil le fait de dédier des ressources pour soutenir les personnes qui veulent postuler.
« Mais on peut-tu avoir des ressources pour ceux qui sont déjà sur le terrain? », a questionné le président de la CSN, en déplorant que les gestionnaires sont loin des milieux de travail.
« Nos gestionnaires, on ne les voit plus. Nos gens veulent amener des solutions aux problèmes, mais ils ne sont pas là pour écouter. Les gestionnaires sont trop loin », a renchéri Sébastien Lebreux, vice-président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des services paratechniques, auxiliaires et de métiers de la santé et des services sociaux.
En attente d’un poste
Pas moins de 524 membres de ce syndicat sont en attente d’un poste à temps complet pendant qu’au CISSS, on affirme que 338 postes sont vacants sur les 3 500 qu’il compte.
Le président de cette organisation syndicale, Robert Bois, considère d’ailleurs que la précarité, la lourdeur de la tâche et le modèle de gestion de l’employeur expliquent les problèmes de pénurie de main-d’œuvre dans le réseau
Selon M. Bois, se faire dire « si t’es pas content, va-t’en » n’est pas de nature à aider à la rétention du personnel.

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