Inventaire aérien hivernal – Le nombre d’orignaux augmente, mais la prudence demeure

Par Charlotte Paquet 10 février 2019
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Le dernier inventaire hivernal d’orignaux dans la zone 18 révèle une hausse de 80 % de la population depuis celui de 2006. Photo MFFP

Le dernier inventaire hivernal d’orignaux dans la zone 18 révèle une hausse de 80 % de la population depuis celui de 2006. Photo MFFP

Baie-Comeau – La population hivernale d’orignaux a bondi de 80 % dans la zone de chasse 18 (de Tadoussac à Baie-Trinité) de 2006 à 2018, révèle un inventaire aérien réalisé par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP). Le nombre d’individus est passé de 3 350 à 6 100.

À bord d’avion et d’hélicoptères, des biologistes et techniciens de la faune de la Côte-Nord ont inventorié 62 parcelles de 60 km carrés entre le 15 janvier et le 10 février 2018. Leurs données confirment une densité beaucoup plus importante d’orignaux par 10 km carrés depuis l’inventaire de 2006, soit 2,38 par rapport à 1,32, selon un communiqué émis par le MFFP

La partie ouest de la zone 18, qui englobe les secteurs de Forestville et des Escoumins, est encore une fois plus peuplée que la partie est. Il est question de 3,8 orignaux contre 1,9 par 10 km carrés. La rivière Bersimis sert à délimiter chaque secteur. Le ministère explique cela par la qualité de l’habitat qui avantage l’orignal dans l’ouest.

Les récoltes sont à la hausse depuis 2007 dans l’ensemble de la zone 18. Elles s’établissaient alors à 922 individus, mâles, femelles et faons confondus, contre 1 313 en 2018. Le succès de chasse tend cependant à se stabiliser autour de 17 % depuis 2013 lors des années permissives (celles où les chasseurs ont le droit d’abattre la femelle) et de 12 % lors des années restrictives.

Productivité à la baisse

Au MFFP, on croit que l’évolution de la productivité peut expliquer que les données se stabilisent. En effet, lors de l’inventaire de 2006, 48,5 faons par 100 femelles étaient observés. Cela a donc permis d’accroître la population d’orignaux dans la région pendant les années suivantes.

Or, le dernier inventaire révèle que la production a fléchi à 34,4 faons par 100 femelles. Ce qui laisse présager une stabilisation ou même un éventuel recul puisque pour garder une population en croissance, le nombre de petits par 100 femelles doit se maintenir au-dessus de 40.

Depuis l’avènement en 1999 du principe d’alternance visant à protéger la femelle une année sur deux, une augmentation du nombre d’orignaux a été notée, ce qui a permis d’atteindre des records de récolte à la chasse, et ce, tant lors des années permissives que restrictives.

Le bilan de la saison 2018 montre cependant une situation inverse avec une baisse de 7 % par rapport à 2016, une autre année restrictive. D’ailleurs, avec 833 orignaux abattus dans la zone 18, il s’agit de la plus faible récolte depuis 2012.

Plan de gestion

Même si l’objectif du plan de gestion de l’orignal 2012-2019, qui était de 2,2 orignaux par 10 km carrés, est atteint avec la marque de 2,38, la prudence demeure. Le MFFP rappelle que « la pression constante de la chasse sur les mâles et la faible productivité freinent l’augmentation de la densité de la population ».

Les travaux d’élaboration du prochain plan de gestion de l’orignal commenceront dans les prochains mois. Les résultats de l’inventaire de l’hiver 2018 seront pris en compte.

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