Route 138 : les élus en colère

Par Mathieu Morasse 12:00 PM - 3 avril 2019
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La députée Lorraine Richard, accompagnée de la délégation nord-côtière, n’a pas mâché ses mots sur le « manque de volonté » du gouvernement à propos du prolongement de la route 138 en Basse-Côte-Nord.

La députée Lorraine Richard, accompagnée de la délégation nord-côtière, n’a pas mâché ses mots sur le « manque de volonté » du gouvernement à propos du prolongement de la route 138 en Basse-Côte-Nord.

Sept-Îles – La députée de Duplessis, Lorraine Richard, n’a pas pu cacher sa colère jeudi dernier lors d’un point de presse tenu à Québec par la grande délégation de la Côte-Nord pour parler du prolongement de la route 138.

Les 28 élus et représentants de municipalités et communautés autochtones de l’ensemble de la Côte-Nord venaient de rencontrer le ministre des Transports, François Bonnardel, ainsi que le ministre responsable de la Côte-Nord, Jonatan Julien.

Ils demandaient au gouvernement de la CAQ de s’engager clairement pour le prolongement complet de la route 138 avec un échéancier clair et raisonnable ainsi qu’un financement annuel récurrent.

Le groupe a toutefois appris que Québec demande maintenant l’aide d’Ottawa pour aller de l’avant avec la construction des tronçons Kegaska – La Romaine et Tête-à-la-Baleine – La Tabatière. Or, 232 millions de dollars avaient été annoncés en 2018 par les libéraux afin de construire ces tronçons d’ici 2021, et ce, sans aucune aide fédérale.

Citoyens de second ordre

Mme Richard a réagi vivement à la question d’un journaliste lui demandant si le gouvernement n’avait simplement pas d’autres « priorités plus prioritaires » que la route 138.

« Si vous pensez comme ça, ça veut dire que les gens de la Basse-Côte-Nord sont des citoyens de second ordre », débute-t-elle.

« On est un peu pas mal tannés qu’on vienne piger dans notre garde-manger et qu’on n’ait plus rien après. On n’a plus rien pour notre monde. Ça coûte des fortunes en avion, en frais de transport, pour la santé, en éducation. Maintenir des populations en place là, qui n’ont presque pas de services, et il y a des endroits qui n’avaient pas d’eau potable, c’est ça que les gens de la Basse-Côte vivent », a-t-elle tempêté.

« […] Assez, c’est assez. Il faut qu’il y ait des actions concrètes. Et vous voyez que je suis fâchée, je suis très fâchée. Ça fait 15 ans que je suis en politique, 15 ans qu’on parle de ce dossier-là, et on en avait parlé auparavant. Il n’y a aucune volonté gouvernementale pour les gens », a enchaîné la députée.

« […] Cher premier ministre, il y a des gens aujourd’hui qui vous demandent de passer la commande. Investissez chez nous et vous aurez énormément de retours, et le Québec profite déjà de toute la Côte-Nord », a lancé Mme Richard à François Legault au terme de sa réponse-fleuve de plus de quatre minutes.

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