Chatterie Curlfolie existe depuis 2017 – Une éleveuse de chats fait sa place à Pointe-Lebel

Par Charlotte Paquet 8:00 AM - 4 avril 2019
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Baie-Comeau – Sans tambour ni trompette, une petite entreprise trace sa voie à Pointe-Lebel dans un secteur d’activité méconnu : l’élevage professionnel de chats, rien de moins!

Chatterie Curlfolie, c’est le nom de la PME lancée en 2017 par Kathleen Otis et son conjoint Nicolas Arsenault. Dans les faits, cette grande amoureuse des animaux en tient les rênes et reçoit le soutien de tous les instants de son conjoint.

Les deux ont un emploi qui leur permet de mettre du beurre sur la table. Elle travaille à la municipalité de Pointe-Lebel et lui chez Arcelor Mittal à Port-Cartier. « C’est un beau projet de retraite », assure l’éleveuse âgée de 44 ans, qui s’est déjà fait dire qu’environ cinq ans sont nécessaires avant de rentabiliser une telle entreprise.

Mais pourquoi un élevage de chats précisément? Entre autres choses, parce que c’est plus facile à concrétiser que d’autres types d’élevage. « Ironiquement, c’est mon conjoint qui a soumis l’idée à une époque où on cherchait à acheter une écurie », raconte celle qui possède quatre chevaux.

À la suite du visionnement d’une émission télé consacrée à une éleveuse de chats, M. Arsenault avait alors souligné à sa conjointe qu’une chatterie pourrait être un petit à-côté lorsque l’écurie deviendrait réalité. « Il a lancé ça en l’air comme ça, mais ce n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde », s’exclame Mme Otis en riant.

L’écurie, un désir qui l’habitait depuis toujours, est devenue réalité en 2013. Elle avait déjà un cheval depuis de nombreuses années. Tranquillement, le projet d’élevage félin a pris forme par des recherches en vue d’identifier la race désirée et les formations existantes.

Élevage unique au Canada

Selon Kathleen Otis, Chatterie Curlfolie est le seul éleveur professionnel au Canada à se consacrer à la race American curl. Plusieurs autres éleveurs se consacrent aux chats bengales, persans et highland lynx.

Le choix de la race American curl s’est imposé pour le look des chats avec leurs petites oreilles recourbées vers l’arrière et par leur tempérament de « chats de famille, affectueux, joueurs et pots de colle ».

Devenir éleveur, c’est « plus que trouver un mâle, une femelle et leur faire faire des bébés » pour Kathleen Otis. « On s’est dit tant qu’à le faire, on va le faire de façon professionnelle », précise-t-elle en faisant référence à la recherche de bons reproducteurs auprès d’éleveurs « qu’il faut convaincre de nous confier de futurs reproducteurs de qualité supérieure. »

Pour éviter toute consanguinité possible, les éleveurs doivent souvent se tourner vers l’étranger. Ainsi, Sunny, le mâle de la chatterie lebeloise, provient de la Californie, le lieu d’origine de la race. Il a été acquis à l’automne 2017. Ollie et Azur, les deux femelles destinées à la reproduction, ont été ramenées de la France un an plus tard. Une autre femelle provenant de la Californie est attendue dans les prochains mois.

La Lebeloise a suivi diverses formations pour devenir éleveuse de chats par l’entremise de l’association féline Chats Canada Cats. Elles ont touché l’administration d’une chatterie, la génétique des couleurs ainsi que l’accouplement et le sevrage. Elle était inscrite à une formation sur les maladies infectieuses et les parasites à la fin de mars, mais elle a été annulée en raison d’un manque d’inscriptions.

Premiers accouplements

Ollie et Azur, deux sœurs, auront un an bientôt. Lors d’une future période de chaleurs, Ollie sera mise en contact pendant quatre jours avec Sunny, qui vit dans un enclos à part, en vue d’un premier accouplement. Dans les faits, quelques accouplements pourraient survenir pendant ce laps de temps et comme un ovule est libéré à chaque fois, il est possible que chacun soit fécondé, explique l’éleveuse. En moyenne, les portées donnent quatre chatons.

Avant de faire accoupler la deuxième femelle, Kathleen Otis préfère attendre de s’assurer que les chatons trouveront preneurs. « L’American curl est très peu connu. C’est un peu notre défi de faire reconnaître la race », explique celle qui a cependant bon espoir de trouver des propriétaires intéressés.

Si tout va bien, Chatterie Curlfolie vise posséder deux mâles et six femelles pour la reproduction d’ici trois ans. Il est aussi question de l’ajout d’une deuxième race.

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