La Société du pont sur le Saguenay teste l’efficacité des nouveaux traversiers

Par Shirley Kennedy 12:48 PM - 23 septembre 2019
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La Coalition Union 138 et la Société du Pont sur le Saguenay ont dévoilé lundi une analyse de la performance des nouveaux traversiers.

La Coalition Union 138 et la Société du pont sur le Saguenay étayent leur argumentaire en faveur de la construction d’un pont sur le Saguenay et par le fait même, du désenclavement de la Côte-Nord. Une analyse « minutieuse » de la Société du pont démontre que la fluidité et l’amélioration du service en période d’achalandage, ne sont pas au rendez-vous, tel que promis avec l’arrivée des nouveaux traversiers.

En point de presse lundi matin à Forestville, le président de la Société du pont sur le Saguenay, Marc Gilbert, a dévoilé la synthèse de 28 tests réalisés pendant les périodes d’achalandage de la Fête nationale, en passant par la fête du Canada, les vacances de la construction et la fête du Travail.

« Malgré l’efficacité du personnel et l’ingéniosité des capitaines, il s’est avéré impossible de compléter une traversée en 20 minutes en procédant à un chargement optimal des nouveaux traversiers », avance Marc Gilbert, confirmant au passage que la capacité réelle des nouveaux traversiers est de 2,5 traversées à l’heure, soit entre 250 à 275 véhicules à l’heure et non 330 tel que le prétend la Société des traversiers du Québec (STQ).

Poussant son analyse plus loin, Marc Gilbert parle d’une baisse de la capacité de services de l’ordre de 5 % à 10 % pour les nouveaux traversiers.

45 M$ pour sauver 1,3 minute

Les analyses supervisées par Sylvain Brisson et Marc Gilbert, ingénieurs à la retraite, et Maxime Desmeules, ingénieur junior, laissent entendre que la différence est minime entre l’embarquement-débarquement du côté de Baie-Ste-Catherine et celui de Tadoussac, soit 1,3 minute.

« La STQ ne peut plus continuer à prétendre qu’en investissant des dizaines de millions de dollars dans l’amélioration de la côte de Tadoussac, la pleine capacité d’embarquement à bord de leurs nouveaux traversiers pourra être réalisée en 20 minutes », rajoute M. Gilbert.

Bien que la construction d’un pont sur le Saguenay fasse « l’unanimité », tel que le prétendent les deux organisations, les représentants confirment les « bémols » qu’entretiennent les municipalités de Tadoussac et de Baie-Sainte-Catherine au niveau des emplois notamment.

Pertes économiques majeures

Les enjeux mis de l’avant pour justifier la construction d’un pont, soit la sécurité des usagers, l’environnement, le développement économique et un meilleur usage des fonds publics, sont toujours à l’ordre du jour.

« Seulement pour le groupe Boisaco, ce sont des pertes de 2 M$ par an que nous subissons en raison des traversiers. La Côte-Nord est à 100 km plus loin qu’elle ne l’est en réalité », dit Steeve St-Gelais, président de Boisaco et de la Coalition Union 138.

Le préfet de Manicouagan Marcel Furlong, entend pour sa part relancer le gouvernement concernant les travaux du bureau de projet qui stagnent selon lui, depuis l’élection du gouvernement caquiste.

« Nous allons demander au ministre (des Transports, François) Bonnardel de nous donner les outils pour démontrer le bien-fondé de la construction d’un pont », ajoute-t-il. L’homme politique estime qu’à la lumière des révélations concernant la façon de faire de la STQ dans le dossier de la construction du F-A Gauthier, une enquête plus complète sur l’ensemble du vécu de la STQ au cours des dix dernières années serait souhaitable. Il entend aussi s’allier la région du Saguenay, « qui aurait tout à gagner avec un pont sur le Saguenay ».

« Il va falloir que ça bouge et on va faire les actions en ce sens », a promis Steeve St-Gelais en conclusion.

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