Mason Graphite ne donne plus d’échéancier pour le début des travaux

Par Steeve Paradis 10:40 AM - 31 octobre 2019
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Jean-Pierre Barry, président du comité de suivi du projet de Mason (deuxième à gauche), ainsi que trois dirigeants de l’entreprise, Julie Gravel, Yves Perron et Jean L’Heureux, ont répondu aux questions du public mardi soir à Baie-Comeau.

Devant les difficultés à boucler le financement pour la concrétisation de son projet de mine et de concentrateur de graphite, Mason Graphite a choisi de ne plus dévoiler d’échéancier pour le début des travaux. Dire que lorsque l’entreprise a déterminé qu’elle s’installerait à Baie-Comeau, en 2015, les travaux devaient s’amorcer l’année suivante.

L’entreprise tenait mardi soir à Baie-Comeau une séance d’information pour faire valoir l’état d’avancement du projet, à laquelle assistaient autour de 25 personnes. Le financement a été le principal thème abordé par les participants.

Le vice-président au développement du procédé de l’entreprise, Jean L’Heureux, a assuré que le financement se déroulait tout de même bien, même si Mason n’avait pas encore de nouvelles sommes à annoncer.

« Dans un financement de cette envergure, il y a beaucoup de morceaux de casse-tête à mettre en place et ils vont tous tomber en même temps », a-t-il expliqué en ajoutant que Mason « ne donne plus de date parce qu’il y a des choses hors de notre contrôle ».

Pour l’instant, la compagnie a dans ses coffres environ 30 M$ sur les 260 M$ requis pour financer l’ensemble des travaux. Environ 40 M$ ont déjà été dépensés en achats d’équipements et travaux d’ingénierie.

« On ne serait pas en train de faire fabriquer des épaississeurs chez Fransi si on ne pensait pas que (la construction) allait arriver. On n’aurait pas acheté le terrain de l’usine non plus », a enchaîné M. L’Heureux pour rassurer l’auditoire sur la concrétisation du projet.

Partenaire stratégique

Le dirigeant a également argué que le gouvernement « va embarquer » dans le projet de Mason. Avant de se commettre, Québec exige toutefois l’engagement financier d’un partenaire stratégique « qui apporte quelque chose de plus au projet ». Jean L’Heureux a indiqué que l’entreprise a identifié « plusieurs partenaires potentiels avec qui on discute ».

La question du prix de l’action en bourse a aussi été évoquée, certains s’inquiétant du fait que l’action de la compagnie a considérablement chuté ces derniers mois. Jeudi, elle se transigeait à 21 cents sur le parquet de la bourse de Toronto, alors qu’elle se vendait à 3 $ en novembre 2017.

M. L’Heureux a avoué que ce prix autour de 20 cents était particulièrement difficile à comprendre, mais il a expliqué que la bourse a ses propres règles, parfois ésotériques, et que ce prix bas ne voulait nullement dire que Mason Graphite était en danger.

Plusieurs permis décrochés

Quant au vice-président ingénierie et construction, Yves Perron, il a souligné que Mason a en mains une trentaine des 56 permis nécessaires pour la totalité du projet, dont le décret environnemental du gouvernement du Québec.

M. Perron a aussi soutenu que plusieurs travaux ont été réalisés sur la route forestière 202, qui relie la 389 au site minier du lac Guéret, non loin de Manic-5. La compagnie a changé plusieurs ponceaux et resurfacer le chemin sur une distance de 82 kilomètres. La route sera aussi ouverte cet hiver « pour être prêt à débuter (l’exploitation de la mine) dès que le financement sera complété », de faire valoir le vice-président ingénierie.

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