Ligne Micoua-Saguenay : le déboisement débutera en janvier 2020 sur la Côte-Nord

Par Shirley Kennedy 6:00 AM - 6 Décembre 2019
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Alors que les travaux de déboisement ont débuté il y a quelques semaines au Saguenay pour les sections 9 et 10 de la ligne de 735 kV Micoua-Saguenay, c’est en janvier 2020 que les travaux similaires seront réalisés en Haute-Côte-Nord. Dans la Manicouagan, Hydro-Québec prévoit lancer les travaux au printemps 2021.

Martine Lapierre, conseillère-Relations avec le milieu chez Hydro-Québec et Dominique Jobin, ingénieure du projet, complètent un blitz de rencontres d’information principalement en Haute-Côte-Nord et dans la Manicouagan.

« En plus d’informer le comité de retombées économiques, nous voulons présenter aux gens d’affaires, les intervenants et les villégiateurs, notre stratégie de construction et d’accès aux sites des travaux à venir », a lancé Martine Lapierre, devant une dizaine de personnes réunies aux bureaux d’Hydro-Québec la semaine dernière.

Mme Lapierre annonce que « ça va bouger à Forestville et dans les environs au cours des prochains mois », puisque d’ici quelques semaines, le ou les entrepreneurs chargés du déboisement pour les sections 3 et 4, soit le secteur situé entre la rivière Boucher et le réservoir Pipmuacan, seront connus.

Selon l’échéancier, le déboisement aura lieu en janvier et février 2020. « Nous attendons le permis de déboisement du gouvernement mais cela ne devrait pas être un problème », précise Mme Jobin.

De mai à octobre 2020, un campement temporaire d’une capacité de 300 travailleurs sera aménagé au km 90 de la route 385, à proximité de la centrale de Bersimis-1. Composé notamment du campement les murailles de la Romaine, le campement du 90 km sera entièrement démantelé en 2023.

La construction de la ligne débutera en 2021, si les échéanciers établis sont respectés. Et rien n’est moins sûr, précise l’ingénieure du projet. « Les entrepreneurs ne se bousculent pas aux portes, puisque pour la section 1 de 17 km à partir du poste Micoua, nous n’avons pas eu de soumissionnaires. Si la situation se produit ailleurs, les délais risquent de changer » confirme Dominique Jobin.

Sur la Côte-Nord, les contrats de déboisement d’une durée moyenne de 10 à 12 mois, feront l’objet d’appels d’offres provincial pour la section 3 prévue en janvier, alors que la section 4 sera conclue par une entente de gré à gré avec une nation autochtone.

Les contrats liés aux autres sections sont à déterminer. « Les entreprises de déboisement sont responsables de leur stratégie d’hébergement », soutient Martine Lapierre.

Sous-traitance régionale

La clause de sous-traitance régionale qui ne s’applique pas en raison de la nature du projet, a fait sourciller Albertus Savard, propriétaire des Excavations A. Savard de Forestville, l’une des premières entreprises de la Côte-Nord à se déployer il y a quelques années sur le chantier de la Romaine.

« Je parle au nom de toutes les personnes qui sont ici et des entreprises de chez nous, c’est vraiment déplorable que vous n’obligiez pas les soumissionnaires à embaucher notre monde ». Albertus Savard réfère à la pénurie d’emplois qui frappe le Québec et même la Côte-Nord.

Une clause de sous-traitance régionale serait un facilitant pour les entreprises nord-côtières qui vivent la problématique. « Si nos entreprises réussissent avec des contrats chez nous à garder leur monde, c’est bon pour nous et pour la région », a-t-il ajouté.

Martine Lapierre a signalé qu’il est hasardeux pour la société d’État de « forcer la main » aux entreprises régionales en limitant les appels d’offres, puisque les entreprises doivent d’abord se qualifier aux exigences pointues d’Hydro-Québec selon les accords de commerce en cours. « Nous entendons votre message et soyez assurés que nous tentons de maximiser les retombées économiques de ce projet », a-t-elle conclu.

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