Le compte de taxes augmente de 66 $ à Baie-Comeau

Par Charlotte Paquet 8:00 PM - 16 Décembre 2019
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Le maire Yves Montigny est entouré du directeur général, François Corriveau, et de la directrice des finances et trésorière, Jeanie Caron.

Le budget de la Ville de Baie-Comeau augmentera de 4,1 M$ en 2020 pour atteindre 76,5 M$. Malgré cette hausse de 5,6 %, dont la moitié s’explique par la vente d’électricité à l’entreprise GPU.one, le compte de taxes des contribuables augmentera en moyenne de 2,3 %.

Adoptées lundi soir, les prévisions budgétaires de la prochaine année prévoient une hausse de quatre cents du taux de la taxe foncière du secteur résidentiel et de celui des propriétés de six logements et plus, qui passera à 1,77 $ par tranche de 100 $ d’évaluation. Pour le propriétaire de la maison moyenne évaluée à 164 966 $, la facture s’élèvera à 2 920 $, un écart de 66 $ par rapport à 2019.

Le maire Yves Montigny s’est dit « très fier de réussir à limiter la hausse à l’inflation », rappelant que selon les données du mois d’octobre, l’inflation se situait exactement à 2,3 %.

Les taux de taxes augmentent dans la même proportion pour toutes les autres catégories de taxation. Ils passent de 3,86 $ à 3,95 $ pour le secteur non résidentiel, soit les commerces, de 4,23 $ à 4,33 $ pour l’industriel et de 3,93 $ à 4,02 $ du côté des terrains vacants, et ce, toujours par tranche de 100 $ d’évaluation.

Inchangée depuis 2013, la taxe d’eau du secteur résidentiel (excluant les villégiateurs) augmente de près de 30 $ pour atteindre 245 $ en raison des coûts inhérents à la nouvelle usine d’eau potable. M. Montigny a bien précisé que pour payer la totalité des coûts réels, il aurait fallu ajouter 161 $ par compte de taxes.

Revenus et GPU.one

L’écart à la hausse de 4,1 M$ des prévisions budgétaires s’explique principalement par deux sources de revenus : les taxes rapportera près de 1,5 M$ de plus et la vente d’électricité au centre d’hébergement de données de GPU.one représentera 2 M$ additionnels.

En activité depuis avril 2019, l’implantation de cette entreprise du secteur des chaînes de blocs aura généré 6,5 M$ de revenus de plus dans les coffres de la Ville en deux ans. « C’est de nouveaux revenus. C’est de nouvelles dépenses (en achat d’électricité auprès d’Hydro-Québec). Par contre, il nous reste un profit. C’est de l’argent qu’on n’a pas besoin d’aller chercher dans les poches des citoyens » a précisé M. Montigny.

La vente d’électricité à GPU.one devrait permettre de réaliser des profits de 870 000 $ pour ses neuf premiers mois d’opération en 2019. « On prévoit 300 000 $ de plus en 2020 », a noté le maire.

Même si tout n’est pas rose avec le nouveau pacte fiscal entre Québec et les municipalités, il n’en reste pas moins qu’il représentera 183 000 $ dans les coffres municipaux en 2020. M. Montigny a rappelé qu’il manquera encore 3,6 M$ par rapport aux 8,2 M$ que versait Québec en 2013 en transferts et compensations.

Fait à noter, pour équilibrer le budget 2020, le conseil municipal n’a pas eu le choix de prélever 1,6 M$ à son surplus cumulé qui, au 31 décembre 2019, atteindra 4 M$. Il s’agit du montant le plus bas qui y a été puisé en cinq ans. Il tarde au maire que l’avènement de nouveaux revenus puisse permettre à la Ville de ne plus toucher à son surplus pour équilibrer ses revenus et ses dépenses. La cible avouée est 2022.

Croissance des dépenses

Du côté des dépenses, une compression de 1 M$ dans les différents services municipaux a été réalisée afin de limiter leur croissance.

Parmi les variations aux dépenses de fonctionnement, la principale demeure la somme additionnelle de 1,8 M$ reliée à la masse salariale. D’ailleurs, en plus des hausses prévues aux conventions collectives, la municipalité devra composer avec une 53e semaine de travail en 2020, une année bissextile.

Les autres écarts notables pour expliquer la hausse font référence au montant de 122 000 $ dédié au développement économique, à celui de 380 000 $ pour l’enlèvement de la neige et aux protocoles d’entente avec le Drakkar et la troupe Chaud Bizzz qui totalisent 173 000 $.

Fait à noter, le projet de mise en place du projet de taxibus prévu pour le début de 2020 est retardé. En raison de l’adoption d’un projet de loi qui transformera l’industrie du taxi dans la prochaine année, l’entreprise de taxi de Baie-Comeau, qui devait collaborer avec la municipalité pour ce nouveau service, préfère attendre.

« Le conseil municipal et moi sommes déçus de ce revirement de situation, car il s’agit d’une excellente alternative pour encourager l’industrie du taxi tout en bonifiant un service municipal que nous jugeons important, le transport collectif. Ce n’est que partie remise.»

La dette à long terme de la Ville devrait se situer à 90 734 260 $ au 31 décembre prochain. C’est près de 6 M$ de moins en an.

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