Une première pour Micheline Lanctôt à Baie-Comeau

Par Charlotte Paquet 4:25 PM - 16 janvier 2020
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Avec Cinoche, Micheline Lanctôt occupe la présidence d’honneur d’un festival de cinéma pour la première fois de son impressionnante carrière.

Bien qu’elle fasse carrière depuis presque 40 ans au cinéma et à la télévision, Micheline Lanctôt réalise actuellement une grande première au Festival du film international Cinoche en occupant le rôle de présidente d’honneur.

« J’ai fait quelques jurys de festivals de télévision, où j’ai été présidente du jury et des trucs comme ça, mais présidente d’un festival, c’est une première », confie la réalisatrice du film Une manière de vivre, son 12e long métrage, qui s’en dit très honorée.

Celle qu’on a pu voir comme actrice au grand écran, notamment dans La vraie nature de Bernadette sorti en 1972, et au petit écran, entre autres dans les séries O’ et Unité 9, plus récemment, avoue avoir une grande déception dans son rôle de présidente d’honneur de Cinoche. C’est celle de ne pouvoir y assister dans son entièreté, entre autres parce que le lancement du film Le rire du réalisateur Martin Laroche, dans lequel elle joue, est prévu la semaine prochaine à Montréal.

Micheline Lanctôt souligne que les festivals de cinéma en région, c’est du bonbon pour elle. « Je trouve ça extraordinaire un festival comme Cinoche. Bon Dieu, quelle énergie, quelle vigueur et quel investissement de temps », lance-t-elle en soulignant tout le bénévolat qui entoure l’événement et la sélection remarquable des films inscrits à la programmation.

Les régions sont les grandes perdantes en culture, selon la présidente d’honneur. Elle considère donc les festivals en région comme très importants pour rendre disponibles des films qui, autrement, ne le seraient pas. « Ces manifestations-là jouent un rôle absolument essentiel. »

Un film, une réflexion

Invitée à décrire Une manière de vivre, la réalisatrice explique qu’il met en présence trois personnages dont les vies vont se croiser et s’entrechoquer. « Mais c’est pas une histoire qui comporte trois personnages. Chaque personnage a son histoire. Chaque personnage a sa recherche. Chaque personnage cherche comment vivre. »

Il y a le professeur de philosophie qui donne des conférences sur le grand philosophe Spinoza, la psychanalyste dont le mari se suicide au début du film et qui se sent coupable et finalement la fille de cette dernière, qui a des problèmes personnels très sérieux, souffre de boulimie et travaille comme escorte pour payer sa nourriture.

Micheline Lanctôt reconnaît que ses films dirigent souvent les projecteurs sur des personnes seules, « des gens qui cherchent comment vivre, comment être, comment se comporter ».

Ce qu’elle dit retenir jusqu’à maintenant de la réaction du public face à Une manière de vivre, en salle depuis la fin octobre, c’est que le film parle aux gens. « Ce que beaucoup de gens m’ont dit, c’est enfin, vous nous donnez de l’espace pour penser. Ce qu’on retient surtout, c’est l’espace que je laisse dans le film pour la réflexion. Il n’y a plus grands films aujourd’hui qui nous donnent cette occasion-là. Tout n’est pas dit dans le film, il faut trouver, il faut chercher, il faut réfléchir », explique-t-elle.

« Il y a beaucoup de gens qui m’ont dit que le film reste avec eux (après). Ça, c’est un bonheur pour moi. On ne peut pas me faire un plus beau compliment, car un film divertissant, aussitôt vu, aussitôt oublié, alors que les œuvres majeures en cinéma restent avec nous, nous habitent. »

Rappelons que la 32e édition du Festival du film international de Baie-Comeau s’ouvre ce soir (jeudi). D’ici au 26 janvier, 29 films en compétition seront projetés sur les écrans du Ciné-Centre.

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