Des éloges pour l’élargissement de la consigne

Par Steeve Paradis 6:00 AM - 3 février 2020
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La consigne des bouteilles de vin et des contenants de boisson autres que la bière et les boissons gazeuses est assez bien accueillie par l’ensemble des instances concernées par cette question. Photo iStock

C’est évidemment avec positivisme que la plupart des acteurs du milieu ont accueilli l’élargissement de la consigne à tous les contenants de boisson en verre, en plastique et en carton. En théorie, ce type de contenants ne devrait plus se retrouver dans le bac bleu, même s’il y en aura encore qui refuseront de rapporter leurs contenants, croit-on.

Officiellement, à compter de l’automne 2022, il y aura une consigne de 25 cents sur les bouteilles de vin et de spiritueux et de 10 cents sur tout le reste comme les bouteilles d’eau en plastique et les contenants de jus et de lait en carton. La consigne actuelle des contenants de bière et de boisson gazeuse demeure.

Le gouvernement du Québec a aussi fixé des objectifs de récupération aux entreprises qui commercialisent ce type de contenants. Ainsi, elles devront s’assurer que 75 % des contenants consignés seront récupérés et recyclés en 2025. Cette cible passe à 90 % pour 2030.

« Avec la consigne, il y a une garantie que la matière va être recueillie de la bonne façon. La qualité du verre récupéré va être meilleure, c’est sûr », a soutenu la directrice générale de la Régie de gestion des matières résiduelles de Manicouagan (RGMRM), Isabelle Giasson.

« Mais, pour un certain temps, il va y avoir deux types de collectes. Combien de personnes vont quand même mettre les contenants consignés dans le bac bleu? Toutefois, plus une consigne est attrayante, plus il y de chances que le contenant soit retourné », a-t-elle ajouté.

Point de dépôt

Selon la directrice, il est encore trop tôt pour connaître tous les tenants et aboutissants de cette nouvelle consigne, mais elle assure que la RGMRM étudiera la possibilité de devenir un point de dépôt pour ces nouveaux contenants consignés, levant ainsi la main pour accueillir un des projets pilotes envisagés par Québec.

« Souvent, une des contraintes de la consignation est qu’il n’y a pas vraiment de place d’entreposage chez les marchands. On regardera pour voir si c’est possible de devenir un point de dépôt », a signalé Mme Giasson.

Selon le scénario actuellement étudié par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, le réseau de collecte de cette nouvelle consigne serait constitué par des points de récupération chez certains détaillants et des centres de dépôt mis sur pied par les producteurs.

La bonne chose à la bonne place

Pour Yves Montigny, cette nouvelle consigne « va amener les gens à apporter la bonne chose à la bonne place. Quand on récupère pêle-mêle dans le bac bleu le verre et le plastique, ça contamine le papier et les autres matières placées en ballot. En ce qui concerne le traitement des matières, c’est problématique », a déclaré le maire de Baie-Comeau.

« Une fois les matières mieux triées, ça donne un levier pour travailler sur le traitement », d’ajouter M. Montigny, lui aussi d’accord avec l’idée d’installer éventuellement un point de dépôt aux installations de la RGMRM. « On va regarder ça avec l’ensemble des maires. »

Autres réactions

Parmi les autres réactions à cette annonce, la Société des alcools du Québec dit accueillir avec enthousiasme cette nouvelle collecte et étudie déjà la possibilité d’installer des gobeuses de verre dans certaines de ses succursales ou dans des endroits à proximité.

Pour sa part, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) se montre aussi optimiste face à l’élargissement de la consigne, mais elle insiste pour « entreprendre en parallèle une réforme en profondeur de l’ensemble du système de récupération et de recyclage au Québec, misant sur la responsabilité des producteurs ».

L’UMQ soutient que le projet proposé « n’est qu’une partie de la solution à la crise que traverse présentement l’ensemble de notre système de collecte sélective et qui alourdit le fardeau financier de l’ensemble des municipalités ».

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