Un écran protecteur unique pour conducteurs d’autobus créé à Baie-Comeau

Par Charlotte Paquet 6:00 AM - 13 mai 2020
Temps de lecture :

Le propriétaire de Soudure plastique Côte-Nord, Jassel Acosta, au volant d’un autobus de transport en commun équipé d’un écran protecteur contre la transmission de la COVID-19. Photo courtoisie

Le partenariat de deux PME manufacturières de Baie-Comeau vient de déboucher sur la création d’un prototype d’écran protecteur pour assurer la sécurité des conducteurs du transport en commun de la Ville de Baie-Comeau dans un contexte de pandémie de COVID-19.

Soudure plastique Côte-Nord est à l’origine du projet. L’entreprise a initié les démarches et dessiné un prototype d’écran permettant de protéger les conducteurs et respectant les dernières directives émises par le ministère des Transports. Comme l’explique son propriétaire, Jassel Acosta, un contrat a ensuite été accordé à Usinage Côte-Nord pour la conception des structures pour la fixation de l’équipement.

Dans les dernières semaines, plusieurs innovations ont vu le jour afin de protéger les travailleurs dans divers secteurs d’activité. « Ce qui manquait, c’était dans le transport public », a constaté M. Acosta.

L’entrepreneur a donc décidé d’apporter sa contribution. Il a contacté la direction d’Autobus Manic, entreprise sous contrat avec la Ville de Baie-Comeau pour le service de transport en commun. « On a parlé de ce qu’on pourrait faire comme prototype d’un écran protecteur », poursuit-il.

Sécuritaire et souple

L’écran destiné à la protection du conducteur est à la fois souple et sécuritaire. Il est constitué de plastique rigide dans sa partie supérieure, mais souple et fixé à l’aide de Velcro du côté inférieur.

« On a fait ça pour que ça fonctionne comme une porte. On peut s’en servir aussi en cas d’accident afin de donner accès au conducteur pour les ambulanciers, les premiers répondants », explique M. Acosta.

Le chauffeur peut aussi ouvrir la porte facilement même si, normalement, la structure demeure fixe pour isoler celui qui possède sa propre porte à gauche du véhicule pour s’installer au volant.

« On est très contents du résultat qu’on a obtenu. Notre modèle est unique. En plus d’être solide et permanent, il est souple et accessible. »

Le plastique choisi n’est ni du plexiglas ni de l’acrylique, car, en cas de collision, ces matériaux éclatent comme du verre, note le propriétaire de Soudure plastique Côte-Nord.

Un besoin s’ajoute

Après qu’un premier des trois minibus utilisés pour le transport en commun ait déjà été équipé d’un écran protecteur des conducteurs en vue de la reprise du service le 18 mai, un nouveau besoin vient de s’ajouter : celui d’isoler les bancs les uns des autres afin de protéger les passagers les uns des autres.

Toujours avec la collaboration d’Usinage Côte-Nord, une structure sera installée au plafond. Elle permettra ensuite la pose d’une pellicule mince transparente et souple entre chaque banc.

« Une pellicule devrait suffire pour que la mesure devienne efficace », assure Jassel Acosta, en faisant référence à la prévention de la propagation du coronavirus.

Autobus Manic et la Ville de Baie-Comeau ont approuvé les modèles développés par Soudure plastique Côte-Nord pour isoler tant le conducteur que les passagers. Le ministère des Transports permet la réalisation de prototypes comme mesures à prendre dans une situation d’urgence sanitaire, mais pourrait ensuite exiger certaines modifications, selon M. Acosta.

« Mais ça nous surprendrait qu’il y ait quelque chose de plus souple et de plus sécuritaire. Et si jamais il y a des modifications à faire, on va les faire, on est tout près », ajoute-t-il.

Est-ce que l’invention pourrait permettre à Soudure plastique Côte-Nord de développer le marché des autobus scolaires ou même des véhicules taxis? L’homme d’affaires pense que oui.

Il verrait bien la création d’un prototype pour le transport scolaire. Il serait différent de celui qui vient d’être fait puisque les autobus d’écoliers ne possèdent pas de porte côté gauche permettant aux conducteurs de monter à bord. « Il faut qu’il y ait accord du ministère des Transports », précise-t-il en conclusion.

Partager cet article