Escouade COVID-19 : la dissidence du maire surprend autour de la table du conseil

Par Charlotte Paquet 12:27 PM - 20 mai 2020
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Le conseiller du quartier Saint-Nom-de-Marie, Onil Lévesque, est de ceux qui ont voté pour le nouveau règlement. On l’aperçoit ici tout souriant lors de la campagne électorale de l’automne 2017.

L’opposition du maire Yves Montigny au nouveau règlement sur le bon ordre, la paix et la sécurité publique a pris par surprise certains membres du conseil municipal de Baie-Comeau lundi, car lors de l’adoption de l’avis de motion la semaine dernière, tout le monde autour de la table semblait à l’aise avec le projet.

Faut-il rappeler que ce nouveau règlement a été adopté à la majorité lors d’une séance extraordinaire tenue le 18 mai. Le maire et les conseillers Mario Quinn et Sylvain Girard, représentants des quartiers N.-A.-Labrie et Saint-Sacrement, ont voté contre.

Le règlement vient encadrer le champ d’intervention en général de l’escouade COVID-19, mise en place principalement pour faire de la sensibilisation auprès des commerçants et des citoyens. Par contre, il permet à deux employés municipaux de donner des constats d’infraction à des gens qui refuseraient de respecter les consignes sanitaires dans des lieux publics.

Après le vote, M. Montigny avait indiqué avoir voté selon ses valeurs. « Je crois vraiment que ce n’est pas aux employés municipaux d’intervenir pour donner des contraventions », avait-il souligné.

« Il (le maire) était d’accord au départ. Ils l’ont préparé le règlement, mais il a fait volte-face et a décidé qu’il ne voterait pas pour ça. Y’a rien que les fous qui ne changent pas d’idée », laisse tomber le conseiller du quartier Saint-Nom-de-Marie, Onil Lévesque, même s’il dit respecter évidemment la nouvelle position du maire.

Pouvoirs pour l’escouade

M. Lévesque rappelle que « c’est le maire qui a formé l’escouade et qui voulait augmenter les pouvoirs de l’escouade ». Selon lui, tant la première mouture du règlement, qui précisait que l’escouade pouvait intervenir dans des résidences privées, que la seconde, qui limitait ses actions aux lieux publics, ont été présentées aux membres du conseil par M. Montigny.

Le conseiller considère que le premier magistrat a changé son fusil d’épaule à la suite de commentaires émis sur les réseaux sociaux. Or, personnellement, il ne croit pas qu’une cinquantaine de personnes qui critiquent le règlement sur Facebook représentent l’opinion de toute la population.

M. Lévesque affirme que ce qu’il entend autour de lui face à l’inquiétude reliée à la levée prochaine des contrôles routiers et à une deuxième vague de contamination par le virus lui démontre la pertinence du règlement. « Si j’avais une pétition de 2 000 citoyens, je réfléchirais, mais ce n’est pas le cas. »

L’escouade COVID-19 est un plus au travail des policiers de la Sûreté du Québec, argue-t-il. « C’est rien qu’une prudence. Dans nos parcs et nos rues, c’est bien que nos policiers aient du support. Les policiers ne peuvent pas être partout. C’est grand le territoire », conclut le conseiller, tout en rappelant que les mesures restrictives concernant les rassemblements et la distanciation physique dureront encore longtemps.

En séance du conseil lundi soir, la conseillère du quartier Sainte-Amélie, Viviane Richard, a reconnu que les discussions entourant le nouveau règlement n’avaient pas été faciles, mais que pour « une minorité de gens qui ne font vraiment, mais alors là vraiment pas ce qu’il faut » pour respecter les consignes, il fallait en venir là. Le nouveau règlement, a-t-elle dit, permet de protéger tous les autres citoyens qui, eux, respectent les mesures.

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