Place publique dans Mingan : le conseiller Charest tient à répliquer

Par ixmedia 8:34 AM - 29 janvier 2021
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On aperçoit ici une esquisse de la future place publique du centre-ville du Plateau.

M. Montigny, Vous avez choisi de transporter le débat sur la place publique en répondant aux citoyens sur les médias sociaux qui ont leur point de vue sur le projet de la place publique. Vous ne serez donc pas dérangé que je m’immisce dans la discussion.

Depuis sept ans que je suis à la table du conseil, j’ai toujours respecté cette règle qui veut que ce qui se dit à la table reste à la table. J’ai déjà fait part de mes inquiétudes pour ce qui est de faire de la politique sur les réseaux sociaux. Nous savons que cette pratique utilisée par certains élus a quelque chose de dangereux.

Par votre façon de faire, vous légitimez mon intervention. Je vais donc profiter de cette tribune pour rétablir certains faits. Lors de la séance diffusés ce lundi le 18 janvier 2021, vous avez affirmé publiquement que trois conseillers et je vous cite : « Réjean Girard, Alain Charest et Martine Salomon ont demandé de reporter ce projet en 2022 ».

Je vais donc utiliser une expression qui vous est maintenant consacré : « c’est faux, c’est complètement faux », certains appellent cela une fake news. Relisez un l’article du journal Le Manic du 7 octobre 2020 de Mme Charlotte Paquet ou en gros elle titre : « devant le tollé, le maire Montigny reporte le projet de la place publique à 2022 ».

Cette décision, vous l’avez prise seul parce que les médias sociaux ne vous étaient nullement favorables et non parce qu’on vous avait demandé de repousser le projet. N’essayez pas de nous faire porter le chapeau, votre vidéo partagée sur les réseaux sociaux en fait foi. Je le dis, je le répète, les réseaux sociaux ne sont pas le meilleur moyen de faire de la politique.

Je porterai à votre attention un autre fait. Vous avez martelé lors de la dernière séance que et je vous cite : « je n’en reviens pas qu’il y ait des conseillers qui soient contre une résolution pour demander à Plan Nord de nous subventionner pour ce projet-là ». Une fois de plus pour cette affirmation, je me sens dans l’obligation de rectifier le tir.

Je vous le dis je vous le répète, les conseillers qui ont voté contre ne remettaient nullement en cause la demande de subvention à Plan Nord. Je vous invite à revoir l’enregistrement de la séance où chacun, nous disons clairement que le projet nous intéresse et que nous y croyons comme un levier de revitalisation.

Il est difficile de comprendre pourquoi vous martelez que nous nous opposons à la demande de subvention. Nous l’avons publiquement répété : c’est le montage financier qui ne nous convient pas. Vous nous avez présenté ce projet de plus de 1,8 M$ avec un montage financier pour lequel vous faites appel à 1 141 000 $ provenant d’un programme appelé TECQ, ou taxe d’accise.

Comme vous êtes passé un peu rapidement sur le détail de ce programme, je vais l’expliquer. Ce sont des sommes retournées aux municipalités par le gouvernement. Les municipalités doivent employer cet argent à la hauteur de 80 % pour des infrastructures routières, pavage, eau, égout, etc. Pour l’autre partie, le 20 %, chaque municipalité peut s’en prévaloir pour tout autre projet : réparation, mises à niveau, ou amélioration pour ce qui a manqué d’amour depuis trop d’années dans l’ensemble de nos infrastructures.

Les 1 141 000 $ retenus pour ce projet ne rapporteront que 500 000 $ en subvention. Ce même montant de 1 141 000 $ investi dans quatre projets de 1 000 000 $ chacun ou nous utiliserions environ 300 000 $ de mise de fonds par projet nous rapporterait environ 2 800 000 $ de subvention puisque les programmes gouvernementaux sont plus généreux que le Plan Nord parce qu’ils subventionnent généralement à la hauteur de 70, 75, ou 80 %. C’est pourquoi nous remettons en cause le montage financier.

M. Montigny, vous martelez que ce montage financier n’est pas final. Expliquez alors ou nous irons chercher l’équivalent de 1 141 000 $ en subvention tel que signifié à M. Réjean Girard lors de cette séance puisque nous avons déjà demandé de l’aide qui nous a été refusé. Ce projet ne cadre actuellement pas dans les programmes gouvernementaux subventionnables.

Nous saisissons que ce n’est pas l’argent de nos taxes, mais qu’éventuellement pour réaliser des projets urgents ou nécessaires, nous aurons engloutis cet important montant et nous devrons piger dans le compte de taxes. C’est ce qu’on appelle le principe des vases communicants. Arrêtez de dire aux contribuables que ce n’est pas l’argent de leurs taxes.

Pour ce qui est de cette affirmation faite sur Facebook au lendemain de la séance comme quoi il y aurait à la table du conseil une opposition officielle que vous représentez par trois personnes, je vous rappelle qu’il est arrivé à plusieurs reprises que le conseil soit en désaccord avec vos idées et qu’il s’est exprimé par une dissidence de 1, 2, 3, 4, ou même 5 conseillers.

Pour qu’une opposition officielle existe, c’est qu’il y a un parti  au pouvoir. J’étais persuadé que nous étions tous indépendants et que c’était terminé l’époque des partis politiques à Baie-Comeau, qui divisent et qui créent des rivalités. De faire ce genre de commentaires m’aide à comprendre pourquoi vous avez tant de difficultés à accepter qu’à l’occasion certaines personnes questionnent ou s’opposent.

Vous élevez le débat à des niveaux de confrontations alors qu’il est tout à fait normal que chacun puisse s’exprimer dans une démocratie. En faisant pareils commentaires sur la place publique, vous créez un climat très inconfortable à cette table. Il y a sûrement une définition qui vous a échappé et c’est celle de la « démocratie ». Quel beau système à condition que tous aient le droit de s’exprimer sans avoir à subir les foudres de ses vis-à-vis.

Voter contre un projet ne devrait jamais faire l’objet d’un débat houleux sur la place publique qui pose une pression et crée de l’intimidation sur vos pairs. Prenez note que vous ne me musellerai pas sous prétexte que j’ai une opinion différente de la vôtre. Je n’ai jamais été là pour la popularité de la tâche, mais plutôt pour la communauté.

Du choc des idées jaillit la lumière.

Alain Charest

Conseiller municipal quartier Trudel

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