Le Conseil des Innus de Pessamit déplore ce qu’il décrit comme du profilage racial après l’interpellation musclée samedi de deux de ses membres sur le chemin de la Toulnustouc.
Selon le conseil, les deux Innus circulaient en voiture sur le Nitassinan de la communauté, au nord de Baie-Comeau. Aux dires du porte-parole du conseil dans ce dossier, Jérôme Bacon St-Onge, les deux hommes avaient entendu dire que de la coupe forestière avait lieu sur leur territoire de chasse et ils se rendaient sur place pour constater ce qu’il en était.
Toujours selon le conseil, les deux Innus ont dû sortir de leur véhicule et se mettre à genoux, alors que les policier avaient dégainé leurs armes à feu et leur pistolet à impulsion électrique, appelé taser gun. Les deux hommes ont été menottés et détenus pendant la fouille complète de leur véhicule, pour ensuite être relâchés sans aucune accusation.
« On est très préoccupés par ce qui s’est passé en fin de semaine et on veut mettre la lumière sur ces événements parce qu’on juge que ça n’a pas de bon sens », a clamé M. Bacon St-Onge. « C’était un scénario digne d’Hollywood, avec les gars à genoux et les guns sortis. Comme ancien policier, je n’ai jamais eu à sortir mon arme de service pour une intervention de routine », a-t-il ajouté.
Le conseiller assure que les deux hommes, âgés de 57 et 58 ans, sont d’honnêtes citoyens sans histoire qui n’ont pas d’antécédents judiciaires et qui ne faisaient que se rendre sur leur territoire de chasse.
« Avant d’agir de cette façon, ce n’est pas dur pour les policiers de vérifier à qui ils ont affaire avec la plaque d’immatriculation. Ce n’est pas ce qu’on peut appeler une vérification de courtoisie. Avant de pointer son arme sur quelqu’un, ça prend quand même une vérification au préalable », a-t-il lancé, ajoutant que les deux personnes, qui ne tiennent pas à parler aux médias pour l’instant, « ont eu peur ».
Soulignons au passage que les policiers se trouvaient en grand nombre dans ce secteur, car ils enquêtaient sur une vague de vols dans des véhicules. D’ailleurs, deux personnes ont été arrêtées dimanche en lien avec cette affaire.
M. Bacon St-Onge assure que le Conseil des Innus de Pessamit n’en restera pas là pour dénoncer « cet exemple flagrant de profilage racial et d’abus de pouvoir ».
« Dans la foulée du racisme systémique nié par le gouvernement québécois, le dossier de Joyce Echaquan et la Commission d’enquête sur les relations entre les autochtones et les pouvoirs publics, on va sûrement interpeller les instances gouvernementales et les autorités de la SQ. Ultimement, on va demander une enquête là-dessus », a-t-il conclu.
Pour sa part, la Sûreté du Québec ne réagira pas pour l’instant. Le dossier a été transféré au Bureau des enquêtes indépendantes (BEI).
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