Un citoyen dénonce la décision de Québec pour son projet de sentiers en montagne

Par Julien-Pierre Desmeules-Paré 2:00 PM - 2 mars 2021
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Charles Pinard souhaite toujours que son projet de sentiers pédestres de huit kilomètres aller-retour se concrétise malgré les obstacles.

Charles Pinard, résident de Baie-Comeau et propriétaire de la pourvoirie du Lac Cyprès à Godbout, a appris avec surprise que son projet de sentiers en montagne était annulé après une décision du ministère de l’Environnement. Faisant des démarches depuis un an, M. Pinard ne comprend pas pourquoi ce soudain changement de cap du gouvernement alors que le processus était pourtant très bien entamé.

Ce projet de sentiers pédestres de huit kilomètres aller-retour, estimé à 200 000 $, est tombé à l’eau quand M. Pinard a appris, à la fin du mois de février, que cette zone ne faisait plus partie d’une aire protégée. « Ça aurait été bon au point de vue touristique. Ça aurait été bon pour la région. »

Cette zone du territoire de Charles Pinard devait être identifiée pour devenir une aire protégée, mais elle a été rejetée en raison de la possibilité d’intérêts industriels dans le secteur. Ce qui n’a pas beaucoup de sens de l’avis de son propriétaire.

« La compagnie forestière, ça fait deux ans qu’elle est partie de mon secteur. La compagnie est partie bûcher au nord en haut de Manic-3 et de Manic-5, dans ces coins-là. Elle n’est plus intéressée à venir bûcher au sud », dit M. Pinard en soulignant que la tordeuse des bourgeons de l’épinette a déjà fait des ravages dans son secteur et que le terrain est particulièrement escarpé ce qui rend la coupe forestière coûteuse et compliquée.

Le propriétaire rappelle que 17 % des milieux naturels terrestres québécois devaient être protégés avant la fin de 2020. « Au gouvernement du Québec, peu importe le parti au pouvoir, ils devaient remplir certains objectifs pour faire des aires protégées et des réserves de biodiversité. »

Cependant, la majorité de ces aires se retrouvent au nord du Québec. Il s’agit d’une situation qui a été décriée par les groupes environnementaux, dont la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) qui appelle le gouvernement à effectuer le travail afin de rattraper le temps perdu.

Déception et résistance

« Depuis 2012 qu’on parle de ça. On a fait les audiences du BAPE et on a respecté le processus démocratique. Je ne suis pas payé pour faire ça. J’ai fait ça de manière bénévole », explique M. Pinard.

Il se dit très insatisfait de la situation. « On a tous suivi le processus établi par le gouvernement et, en bout de ligne, c’est le ministre qui décide. »

« Le territoire de la rivière Godbout avait déjà une portion protégée de 175 kilomètres carrés. Mais ils voulaient greffer d’autres zones afin d’agrandir à 450 kilomètres carrés en trois phases qui faisaient consensus général pour le BAPE, les compagnies forestières, pour tout le monde. »

Charles Pinard n’a pas dit son dernier mot. Depuis la nouvelle, il a entrepris des démarches auprès des élus municipaux, du gouvernement et des médias. « La Côte-Nord c’est vierge, c’est grand, il y a de la place en masse. Alors, créons des activités, créons des choses pour garder ici les gens qui visitent la région », conclut-il.

Notons que le projet de M. Pinard était possible grâce au financement de programmes de mise en valeur des aires protégées du gouvernement du Québec.

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